9/10Les aventures de Tintin, un véritable film d'aventure

/ Critique - écrit par Guillaume, le 24/10/2011
Notre verdict : 9/10 - Un film d'aventures ad hoc (Fiche technique)

Tags : tintin film herge spielberg aventures secret licorne

Les aventures de Tintin, un véritable film d'aventure
Les dents de TintinEst-il encore utile de présenter Tintin ? Le reporter né de la plume d'Hergé (Georges Rémi) en 1929 a su se vendre en phylactère dans plus de 100 langues différentes et 250 millions d'exemplaires.

Depuis 1947, en parallèle de ses activités en bandes dessinées, le héros à la houppette inoubliable, a officié dans cinq films : Tintin et le crabe aux pinces d'or, Tintin et la toison d'or, Tintin et les oranges bleues, Tintin et le temple du soleil, Tintin et le lac aux requins ; et dans deux séries de dessins animés, dans les années 60 puis en 1991. Mais rien de très mémorable, rien qui rende vraiment hommage à l'attrait des traits.

Les aventures de Tintin, un véritable film d'aventure
Tintin of Duty
C'est seulement cette année, sous la houlette de Steven Spielberg, que Tintin se voit à nouveau projeté sur pellicule. Le réalisateur d'E.T. y pensait depuis 1983. C'est maintenant chose faite ! Exit le film classique, place à la débauche de technologies. Les Aventures de Tintin est un film en images de synthèses, en 3D, avec son pétant, images dynamiques et personnages hauts en couleurs.

Prendre en charge l'héritage du reporter n'a semble-t-il pas intimidé Spielberg, qui a pris de nombreuses libertés qui laissent sceptiques. De la technologie là où le trait d'Hergé était clair ? Des faciès remodelés alors qu'ils étaient bien précisés ? Des courses poursuites effrénées, alors que les temps de repos étaient nombreux ?
Partir de trois albums (Le Crabe aux Pinces d'Or et l'aventure en deux albums : Le Secret de la Licorne et Le Trésor de Rackham le Rouge) pour ne faire qu'une aventure ?

Les aventures de Tintin, un véritable film d'aventure
Indiana Tintin et la dernière croisade
Le réalisateur était très clairement attendu au tournant. Les premières images ont laissé pantois. Sentiments mitigés entre soif de voir plus de cette esthétique, et envie de s'enfuir.

Mais après seulement quelques minutes de films, la vérité est claire et évidente. Si l'on peut regretter certaines libertés au premier abord, on en vient vite à les apprécier et même à les chérir. Spielberg réussit à transformer un support plat, en deux dimensions, en un véritable film. Pas juste une pâle copie, non ! Bien au contraire, il s'approprie l’œuvre originale et la décline avec un énorme talent.

Les aventures de Tintin, un véritable film d'aventure
Eyes wide Milou
Tintin, ou plutôt "Tine-Tine" en VO, prend rapidement l'ampleur d'un héros de cinéma moderne. Il castagne et court à la façon d'un action hero poids plume de jeu vidéo : il avance toujours, il trouve toujours un truc pour s'accrocher, pour avancer, pour atteindre son but.
D'ailleurs, c'est peut-être le seul regret que l'on peut avoir quant aux Aventures de Tintin : ça bouge beaucoup, et peut-être trop. La mise en route est progressive, mais une fois que la machine est lancée, on n'arrive pas à l'arrêter.

Grâce à ce trop-plein d'actions, le côté boy scout de Tintin est relégué aux oubliettes. Oui, il œuvre pour le bien de la femme et de l'orphelin... mais avant tout pour l'adrénaline. On sent le type dopé aux amphets qui cherche l'aventure pour l'aventure.
Si dans les BD, le reporter faisait jeune par son côté insouciant, il le semble encore plus ici. Ce n'est pas sans rappeler nos souvenirs de découverte d'Indiana Jones ; les filles et la virilité en moins.

Le film a un côté jouissif, totalement enfantin, où tout est possible et sans conséquence. Courir en étant pourchassé par des tirs de mitraillettes ? Check ! Faire un duel de grues ? Check ! Être pris en chasse par un char d'assaut ? Check !

Les aventures de Tintin, un véritable film d'aventure
Le journal de Dupont et Dupond
Aux côtés de Tintin, on retrouve avec un certain délice le capitaine Haddock qui s'en sort mal sur le politiquement correct puisqu'il boit pour aller mieux, les Dupontd qui ne servent toujours à rien, si ce n'est à amener quelques sourires, et Milou, chien fidèle qui joue sa part, sans trop en faire, et reste muet (ouf!).

Mais Spielberg, ce n'est pas juste la promesse d'une bonne adaptation, c'est quand même un très bon réalisateur. Il n'y a qu'à suivre quelques plans pour se rendre compte de la maîtrise de l'ouvrage. Il joue avec le virtuel, il se l'approprie aussi, se permettant des plans audacieux et dynamiques.

Ainsi, les Aventures de Tintin, mouture 2011 par Spielberg, fait rapidement oublier son aspect numérique. Il ne reste alors que le meilleur : l'aventure !