Le Hobbit, l'interview bidon de Bilbo

/ Article - écrit par Hugo Ruher, le 01/01/2015

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L’épopée se termine en Terre du Milieu, il est temps de remballer ses pipes, ses casseroles et ses pieds poilus pour s’en aller vers d’autres cieux. A l’occasion de la sortie du dernier volet de la trilogie du Hobbit, Krinein vous propose un entretien avec le héros lui-même, Bilbo. Oui, je précise son nom parce que quand on voit les films ce n’est pas toujours évident qu’il est le personnage principal.

Je frappai à la porte ronde que les villageois m’avaient indiqué. J’avais bien passé près d’une heure à demander où était la “maison” de Bilbo, m’attirant bien des regards interrogateurs, avant de comprendre que les Hobbits appelaient ça un “trou”. Grisé par ces paysages et ces odeurs qui me rappelaient mon Périgord natal, j’avais fini par trouver ce charmant refuge où je voulais rencontrer le fameux Bilbo. Quand il vint m’ouvrir, je fus frappé par l’odeur de sa pipe qui n’évoquait que très peu le tabac, et me rappelait plutôt des moments de ma jeunesse que j’aurai préféré oublier.

Sans un mot, il me fit signe de m’installer sur une chaise pendant qu’il prenait place, à demi-couché, dans un grand canapé d’où il me regardait avec une hostilité manifeste. On m’avait prévenu qu’il n’était pas très enthousiaste pour les interviews. Je me lançais tout de même.


A côté, les armées nord-coréennes ressemblent à celles de Braveheart.

 

Krinein : Bonjour Bilbo, merci de m’accueillir.

Bilbo : T’emballes pas, j’ai pas trop eu le choix.

K : ah, euh… Merci. Bon parlons de ce dernier volet qui vient de sortir.  La bataille des Cinq armées… Autant La Désolation de Smaug on voyait moyennement le rapport avec le titre mais là c’est vraiment un film sur la bataille.

B : Oui on a voulu faire un film qui soit juste une grande bataille. On a juste rajouté une scène au début parce qu’on avait oublié de tuer Smaug dans l’autre film. Alors on a bouclé ça en dix minutes.

K : Vous n’avez pas eu peur de déstabiliser le public?

B : On s’est posé la question, mais après on a mis Legolas qui fait des acrobaties sur un pont en train de s’effriter comme une biscotte.

K : Ah… C’est ça l’atout du film?

B : Il y a aussi un harpon tiré par un appareil mi-arbalète/mi-enfant. Un nain qui monte un porc, un autre qui monte un mouflon, un oncle Picsou avec une barbe et Saroumane qui fait du kung-fu.

K : Que…

B : Je vous ai parlé des vers géants de Dune?

K : Oui… Et qu’est-ce qu’on peut retenir de cette saga du Hobbit?

B : Je ne sais pas si je suis le mieux placé pour vous répondre, vous savez je n’ai fait que mettre mon nom sur l’affiche. Enfin, le nom de ma race, à croire que tout le monde s’en fout de qui je suis, ils veulent juste savoir que j’ai les pieds de Carlos avec la carrure de Joe Dalton. Bref… Je ne suis que figurant dans tout ça.

K : Alors qui est le personnage principal?

B : Est-ce que je sais moi? Thorin, Bard, Gandalf, ou pourquoi pas Kili? Même Balin il est plus utile que moi.

K : C’est lequel Balin?

B : J’en sais rien, ils se ressemblent tous ces nains… C’est comme les chi…

K : Euh Bilbo attention!

B : ...ffres romains. Je les confonds tous.

K : Donc vous avez l’impression d’avoir été mis de côté ?

B : Un peu oui ! Mais je trouve ça normal. Qui ça intéresse la quête d’un Hobbit qui porte un anneau magique ? Personne ! Ce que les gens veulent voir c’est une elfe et un nain qui s’aiment aussi fort que Bella et Edward.

K : Vous avez l’air soulagé que ça se termine.

B : Oui, je vais prendre un repos bien mérité, j’ai passé quand même trois films à marcher en file indienne et à écouter des nains péter. Je ne sais même pas pourquoi ils m’ont embarqué dans cette histoire.

K : Avant que vous ne partiez, j’ai tout de même quelques questions à vous poser concernant le Seigneur des Anneaux, qui est donc censé se dérouler chronologiquement après cette aventure.

B : Allez-y.

K : Et bien si on sait que le Nécromancien est bien Sauron, pourquoi Gandalf hésite autant au début de La communauté de l’Anneau, il doit bien savoir que c’est lui.

B : Euh…

K : Et pourquoi à la fin, on dit à Legolas d’aller voir Aragorn alors qu’il n’a encore rien fait à cette époque et qu’on sait qu’il ne fera rien avant des années…

B : Disons que…

K : Comment on explique que Legolas a bien l’air d’avoir dix ans de plus que dans Le Seigneur des Anneaux alors qu’il est censé être plus jeune?

B : Oh vous savez, les elfes…

K : Et d’où ils sortent ces mouflons?

A ces mots, Bilbo commençait à avoir l’air affolé et se leva précipitamment.

B : Il faut que je vérifie quelque chose, ne bougez pas.

Il sortit en me jetant un petit regard inquiet et je mis quelques instants à me rendre compte qu’il tentait de s’échapper. Réalisant ma méprise, je courus jusqu’à la porte et l’ouvris mais le Hobbit joufflu avait disparu. Je levai les yeux et pu voir et eus à peine le temps de voir une grande forme sombre traverser le ciel, avec perché dessus, un Hobbit qui avait, j’en étais presque certain, le majeur tendu dans un geste obscène. Un voisin regarda passivement le ciel avant de hausser les épaules et de se remettre à bêcher son jardin.

“Qu’est-ce qui se passe ? lui demandai-je.

- Il s’enfuit avec des aigles comme d’habitude.

- J’aurais dû m’en douter.”


Bilbo quand il doit payer ses impôts: "Vite les aigles, faut qu'on se tire!".

 

C’est ainsi que je quittai la Comté, maudissant mon manque de prudence alors qu’ils nous avaient fait le coup dans quasiment chaque film sur l’univers de Tolkien. Je savais pourtant que lorsque les personnages étaient dans une impasse, il y avait toujours les aigles à la fin pour les sauver.