Une grande année
Cinéma / Critique - écrit par weirdkorn, le 21/12/2006 (Un cru correct
Loin de l'énième superproduction, Ridley Scott a voulu s'octroyer un petit plaisir personnel en tournant Une grande année. Le célèbre réalisateur britannique est un amoureux de la Provence. Il possède même une maison et un vignoble dans le Lubéron. Alors, pour une fois, pourquoi ne pas faire un film sur cette magnifique région et les plaisirs simples de la vie ? Pour disposer d'une bonne histoire, autant faire appel à l'écrivain qui connaît le mieux le sujet : Peter Mayle, lui même réputé depuis la sortie de son livre Une année en Provence qui raconte son histoire, celle d'un Londonien qui décide de s'installer dans le Lubéron. Mais plutôt que d'adapter son best-seller, Ridley Scott lui demande d'écrire un autre roman sur ce sujet, plus facilement adaptable. Le résultat se nomme A good year, traduit différemment dans le milieu littéraire où il devient Un bon cru et cinématographique où il se prend le nom d'Une grande année.
Ridley Scott raconte la Provence, captant sa lumière chaleureuse, filmant ses champs de vigne et essayant de retranscrire l'ivresse des sens qui frappe chaque visiteur de cette région. Cela dit, le film ne ressemble pas à une carte postale animée et aurait pu montrer davantage de paysage. Amoureux d'Une année en Provence, bien que l'on retrouve le thème central du roman, vous risquez d'être déçu puisque ce n'est pas ce livre qui a été porté à l'écran. On ne retrouve pas d'anecdotes savoureuses sur la vie en Provence ni de tranches de vie amusantes sur la région. On reste focalisé sur le personnage de Max Skinner, joué par Russell Crowe, qui redécouvre la maison de ses vacances d'enfance et un nouveau goût pour la vie.
L'histoire est jolie et divertissante. Elle attise les papilles mais son goût s'évapore bien vite. A la vue de ces deux grands noms du cinéma, Une grande année semble facile, certes sympathique mais trop classique. Le film ne va pas plus loin que de montrer des plaisirs simples de la vie tout en l'agrémentant d'une amourette. Côté français, Marion Cotillard joue le coup de foudre du bel Anglais alors que Didier Bourdon devient vigneron. Au final, on retiendra surtout la maison, absolument superbe, dont la piscine gigantesque et les jardins magnifiquement conçus feraient baver n'importe quel agent immobilier.
Une grande année sent les vacances et donne envie de retrouver le soleil et les odeurs de Provence. En hiver, le dépaysement est parfait pour retrouver un peu de chaleur. Dommage que le scénario n'ait pas été creusé davantage. Le film semble en fait avoir été un passe-temps sympathique pour Ridley Scott.