7/10From Hell

/ Critique - écrit par Filipe, le 18/03/2003
Notre verdict : 7/10 - Pretty Woman, revu et corrigé (Fiche technique)

Tags : from hell jack eventreur moore film alan

Pretty Woman, revu et corrigé

Fin du XIXème siècle : un mystérieux personnage décime une à une les prostituées d'un quartier mal famé de Londres. Ses meurtres obéissent à une sorte de rituel diabolique, que la police a du mal à interpréter. L'Inspecteur Fred Abberline, qui aime par-dessus tout exposer son esprit aux sombres délires que lui procurent l'absinthe et l'opium, est chargé de retrouver l'infâme Eventreur de la capitale.

Le célèbre Jack l'Eventreur, celui qui devait marquer l'Histoire à jamais en s'imposant non sans une certaine autorité comme le premier et vraisemblablement l'un des plus abjects des véritables tueurs en série. From Hell nous conte sans vergogne son infâme épopée, en ne lésinant pas sur les prouesses esthétiques. Londres et son quartier de Whitechapel reconstitué en un clin d'oeil (conçu en une semaine pour être exact, en plein coeur de la ville de Prague, par un certain Martin Childs) resplendit malgré tous ses innombrables mendiants et affamés qui parcourent ses ruelles étroites. Tout est plus ou moins sombre, plus ou moins effrayant. Tout est plus ou moins calme. Nous sommes devant une véritable peinture, et les personnages qui paraissent y évoluer ne sont que factices. Ils ne sont qu'une illusion. Tout est suggéré, rien n'est vraiment indiqué. Qui est cet Eventreur, qui appâte ces pauvres femmes qui donnent leurs corps à quiconque avec seulement quelques raisins ? Et qui aurait l'audace de défier ainsi Mère-Nature, en saccageant de cette manière leur plus ou moins plaisante enveloppe charnelle ?

From Hell est une oeuvre qui brille par sa qualité d'image et la formidable ambiance créée à la fois par la musique, cette musique qui vous prend à la gorge, et ce somptueux décor, que vous ne sauriez quitter des yeux. Johnny Depp est une fois de plus admirable en enquêteur averti au portrait un peu préconçu. Heather Graham et toutes les autres demoiselles de compagnie illuminent à leur manière une oeuvre taillée dans du charbon. Enfin, on ne manquerait pour rien au monde la performance de ce farceur de Ian Holm. "Pour une fois, la peur a quelque chose d'intelligent et d'authentique" pouvait-on lire dans Le Figaro. Certes, et malgré un récit en dents de scie, quelques scènes un peu télescopées et un dénouement en papier mâché, From Hell constitue un modèle du genre, sombre et glacial. Les frères Hugues (Dead Presidents, American Pimp) peuvent être salués comme il se doit.