Fright Night - Test Blu-ray
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 17/02/2012 (Tags : ray blu film vampire test night fright
Charley a rangé sa petite vie de geek pubère pour devenir le garçon cool du moment. Aussi, quand son meilleur Ed vient lui coller aux basques en lui hurlant dans les oreilles que le voisin Jerry est en fait un vampire, il a tôt fait de l'envoyer bouler. Le souci, Charley va vite le découvrir : Jerry est effectivement un vampire, et il l'a dans le collimateur...
"Mince, c'est vraiment Colin Farrell ?"Colin Farrell, c’est mon voisin. Manque de bol, c’est un vampire. Voilà, je viens de vous synthétiser à coup de machette littéraire le scénario du film, qui ne se résume heureusement pas à une seule « nuit horrifique » comme l’on pouvait s’y attendre. Fright Night vient se mettre en équilibre entre l’épouvante mineure et la comédie toute aussi minimaliste, en confrontant un adolescent, sa copine et sa maman à un ténébreux trentenaire suceur de sang. Mais point d’originalité ici bas, Jerry le vampire (oui, c’est son nom) est conforme au mythe séculier qu’il véhicule : les croix lui filent la frousse, le soleil le brûle, l’ail l’indispose, et les coups de pieux dans la tronche lui font mal. Par contre, les balles en argent ne lui font rien : normal, l’astuce ne s’applique qu’aux loups-garous. Donc, après une période de scepticisme, notre adolescent se retrouve avec monsieur Farrell aux fesses, et doit trouver un moyen et des ressources pour l’enterrer pour de bon.
DR.Cette première partie de film, où le doute plane encore sur la véritable nature de Jerry et sur ses intentions, est plutôt délectable et amorce un petit nombre de sous-intrigues, notamment grâce à Christopher Mintz-Plasse. Le film semble les mettre de côté pour les utiliser plus tard, et nous laisse donc en suspens. Problème, la seconde moitié du film ressemble à une chasse à l’homme aussi classique qu’elle pourrait l’être, unilatérale au possible, et donc aussi prévisible qu’un match de boxe entre Mike Tyson et Michael Cera. Les bonnes idées qu’il avait sous le coude, le film les renverse alors sans y prendre gare, et les gâche purement et simplement, ne laissant qu’une, certes efficace, traque aux vampires. On y prend néanmoins du plaisir, amusé de voir Colin Farrell se prêter au jeu avec un ravissement assez évident, et l’on finit par se dire qu’en termes de divertissement, oui, Fright Night s’assume et assure.
DR.Un film de vampires, si l’on exclue Twilight et ses élucubrations, a tendance à surtout se passer en soirée, vous en conviendrez. Grâce au format 1080p du blu-ray, le film est un ravissement de tous les instants sans pour autant festoyer de couleurs vives et radieuses. Gris, noir, bleu nuit, sont les teintes les plus représentées à l’écran, et l’équilibre est parfaitement respecté. Des environnements touffus comme l’appartement de Peter Vincent fourmillent de détails tout en conservant l’austérité de la décoration, et c’est à peine si l’on remarque, de temps à autre, du léger bruit sur l’image.
Le mot d’ordre pour l’audio n’aura pas été de mettre l’accent sur la surprise, mais sur l’entourage sonore du spectateur. Le son est puissant, met en place un environnement audio des plus efficaces qui favorisent l’immersion, à ceci près que les dialogues se retrouvent un gros poil en-dessous en termes de volume.
Quant aux bonus, ce n’est pas désertique mais c’est loin d’être satisfaisant. Outre les deux petits documentaires (l’un sur le faux magicien Peter Vincent et l’autre un peu plus promotionnel) et le lot de scènes coupées à juste titre, on rigolera deux minutes devant le film amateur Squid Man dont quelques scènes sont intégrées au film. Et il y a aussi un clip vidéo.
Fright Night demeure une bonne petite surprise à mi-chemin entre humour et horreur, dans des mesures simples et parfaitement équilibrées. Le film n’invente pas l’eau bénite, mais il a été écrit et conçu avec sérieux, tout comme le blu-ray, techniquement bien troussé. Reste un gros manque de bonus, ce qui est dommage pour le support.