2.5/10Fatal

/ Critique - écrit par Guillaume, le 19/05/2010
Notre verdict : 2.5/10 - Explicit Title (Fiche technique)

Tags : fatal fatale film youn michael destin adj

Fatal, ou l'histoire du chanteur de rap Fatal Bazooka, de la gloire à la rédemption, en passant par la déchéance. Une satire qui tache en oubliant d'être intelligente.

Commencer par discourir sur le passé à poil et un poil vulgaire du personnage de Michaël Youn serait de bon ton. Pourtant, on évitera soigneusement de le faire afin d'évacuer tout a priori. Pour dire vrai, on se laisse même intriguer par le dossier de presse du film qui laisse à penser que pour sa première réalisation de long métrage, Youn est entré dans l'âge adulte et a fini sa crise potache. Exit la vulgarité, out la facilité, place à la satire sensible, sans excès.

Fatal, playboy rappeur
Fatal, playboy rappeur
Le film conte l'histoire de Fatal Bazooka, ce personnage de chanteur de rap, inventé par Youn, qui a réussi à vendre des milliers de disques, notamment en foutant sa cagoule ou en parlant à sa main (ce qui reste cependant plus classe qu'un Ace Ventura faisant parler son postérieur). De sa gloire à son repenti, en passant par sa déchéance... tout un programme en finesse et courbettes gracieuses.

L'ironie est ici assez facile. Il n'y a que ceux qui croient encore que la nature humaine est fondamentalement bonne ou encore que les bisounours existent qui seront surpris par la hauteur des propos. Fatal, en à peine quelques minutes se permet de mettre en scène une statue, celle de la première "femme fontaine à champagne". Un bloc de pierre qui pisse le précieux liquide gazeux quand on lui malaxe la vulve, voilà qui est excitant (sic). Est-ce que le propos est de choquer le bourgeois à coup de gros rouge qui tache ? Difficile à dire, mais en tout cas pour la satire légère et fine on repassera.

Sans surprise, tout est du même accabit. De cette façon, si la trame générale n'a rien d'extraordinaire (je suis une star, je suis à terre, je recherche mes origines, je me revitalise et je redeviens number one), c'est tout l'enrobage qui fait l'attrait de la chose. Il y a quelque chose qui cloche...
Il y a quelque chose qui cloche...
C'est un peu comme un snickers : ça a l'air bon, presque appétissant, mais après deux bouchées, on n'a plus faim tellement c'est lourd. Fatal a cet énorme mérite pour ceux qui n'ont pas ri devant un divertissement lourdaud depuis longtemps : en 95 minutes on est rassasié pour dix ans, avec le mal de ventre qui va avec...

Pourtant, on sent que Michaël Youn pourrait mieux faire : sa réalisation, sans être d'une originalité folle (elle lorgne trop souvent du côté du clip), est efficace.  Et niveau efficacité, on n'en doute plus, le bougre s'y connaît. Que ce soit sketchs, musiques, ou films, il a toujours su tirer son épingle du jeu, envers et contre tous. Dommage qu'il n'y ait pas plus de beauté dans ce monde de brutes.