Dig !
Cinéma / Critique - écrit par Loic, le 15/12/2005 (Tags : dig entretien restauration eau film travaux cours
Depuis le succès critique et public de Bowling For Colombine, suivi de Farenheit 9/11 ou encore Supersize Me, il n'est plus exceptionnel de voir arriver des documentaires sur grand écran. Apres ces documentaire sur la tuerie de Colombine, la guerre en Irak ou la junk food, le documentaire à succès de 2005 aborde enfin un sujet des plus sérieux : Le rock. Pas le rock de Kyo ou de Busted, le vrai rock, celui de la sainte trinité « sex drugs and rock'n roll » qui sent la bière et la sueur.
Le film
La cinéaste Ondi Timoner a suivi pendant 7 ans l'évolution et les interactions de deux groupes de rock amis mais néanmoins rivaux, the Dandy Warhols et the Brian Jonestown Massacre.
Au début du film, les deux groupes sont au même niveau dans le monde impitoyable du music business, sans contrat avec une maison de disque, mais dotés d'une réputation scénique grandissante attisant les convoitises de plusieurs labels. Au niveau des points communs, on pourra également rajouter un goût fort prononcé pour la fête, l'alcool et les drogues, pas forcement douces.
A partir de ce même point de départ, le parcourt de ses deux groupes vont rapidement partir dans deux directions opposées. Les Dandy vont rapidement signer avec une maison de disque, avec les compromis que cela implique, s'assagir (un peu) et gagner en notoriété au fur et à mesure des albums, pour finalement devenir le groupe à succès que l'on connaît, avec des tubes comme Get Off, Bohemian Like You, ou We Used To Be Friends.
Les Brian Joneston Massacre ne vont absolument pas suivre le même chemin. Bien que présenté en début de documentaire comme le groupe le plus talentueux, ils vont saborder quasi méthodiquement toutes leurs opportunités de succès, en se battant sur scène alors que sont présents dans la salle de nombreux directeurs artistiques, ou en se faisant arrêter pour possession de drogue au tout début de leur première tournée à travers les Etats-Unis. La raison de ce sabordage tiens en deux mots : Anton Newcombe, le leader extremement charismatique et talentueux du groupe, mais totalement instable (mentalement, émotionnellement, relationnellement...), et refusant tout compromis avec le grand Satan du music business.
En y repensant bien, le fait que Dig ! soit un aussi bon film, voir meme qu'il existe est en soit un quasi miracle. En suivant pendant 7 ans deux jeunes groupes pris au hasard, quelles sont les chances pour que ces 2 groupes durent ces 7 années, voir même que ses membres continuent de faire de la musique ? Quelles sont les chances pour tomber sur deux leaders aussi charismatiques qu'Anton Newcombe et Courtney Taylor ? Quelles sont les chances pour qu'un de ces groupe obtienne un succès international, et que tant de problèmes arrivent à l'autres ? Combien de réalisateurs auraient également le courage de poursuivre une telle tache durant 7 longues années, et de monter un film à partir de plus de 2000 heures de rushes ?
Car c'est en cela qu'est en grande partie due la grande réussite de Dig ! avoir suivi pendant si longtemps l'évolution de 2 groupes authentiques construisant leur carrière (ou leur destruction) progressivement, contrairement à nombre de ces groupes éphémères faits de toutes pièces, propulsés sur le devant de la scène aussi rapidement qu'ils en seront éjectés.
Donc oui, disons le haut et fort, Dig ! est un miracle, car retirez l'une des conditions précédentes, et Dig ! serait un tout autre autre film, et sûrement pas aussi bon.
Le DVD
Dig ! est désormais disponible en zone 2, mais l'édition dont on va parler ici est l'édition spéciale 2 DVD zone 1. Cette édition est beaucoup plus complète que l'autre, mais ne comporte pas de sous titres. Concernant la technique, rien de bien mirobolant, Dig ! est un documentaire avec un budget limité, filmé sur 7 ans qui plus est, et ça se voit. Mais loin d'être désagréable, ce coté un peu « cheap » ajoute à l'authenticité du film.
Concernant les bonus, le premier disque comporte 3 commentaires audio, par les membres des Dandy Warhols, des Brian Jonestown Massacre, et par les réalisateurs, ainsi que quelques scènes coupées, accessibles soit par des liens pendant le film ou à part.
Le gros morceau de ces bonus est regroupé sur le deuxième DVD, avec plus de 2 heures de scènes inédites issues des rushes. Ces scènes ne sont pas toutes indispensables, et n'apportent rien d'essentiel dans la compréhension du film, mais recensent des nouvelles scènes live, toujours appréciables, et surtout des petites anecdotes croustillantes particulièrement sympathiques, comme la confection d'une fausse carte d'identité « à l'arrache » pour qu'un des membres du Brian Jonestown Massacre puisse voyager au nom d'Anton, qui est bien sur introuvable alors qu'il est censé prendre un avion pour aller signer un contrat important, ou alors quand Anton raconte qu'il a pu aller enregistrer un disque en prison avec Manson, Charles Manson (information invérifiable) !
Autre gros morceau des bonus, la rubrique « Where are they now » est surtout intéressantes pour les membres déchus du Brian Jonestown Massacre, qui ne continuent pas tous dans le monde de la musique, et qui portent un regard nostalgique sur leurs années de debauche.
Vous trouverez également dans ces bonus des reportage et interview des protagonistes après la sortie du film, lors de festivals, comme celui de Sundance, mais aussi des clips et des prestations live des groupes.
Alors que le film en lui-même est susceptible de plaire à des personnes pas forcement intéressées par le monde de la musique et du rock en particulier, une bonne partie de ces bonus sont à réserver aux fanas de ce film, qui seront ceux la, des amateurs de rock.