Le Diable s'habille en Prada
Cinéma / Critique - écrit par Aurélie, le 28/10/2006 (
Il y a quelques années de cela, les jeunes filles rêvaient de Prince Charmant, de grands palais et de robes blanches. Les préoccupations des ados d'aujourd'hui ont beaucoup changé, la robe est restée. Pas forcément blanche, mais estampillée Dior de préférence. Normal que le cinéma évolue en conséquence, en adaptant, comme ici, un best-seller des romans féminins.
Andy Sachs (Anne Hathaway) est jeune, belle et intelligente. La mode ? Très peu pour elle, elle préfère les écrivains et les journalistes sérieux, les pulls bleus informes et son petit ami, Nate (Adrian Grenier), cuisinier. C'est donc par hasard qu'elle se retrouve embauchée chez Runway, magazine féminin consacré à la mode, au statut quasi-biblique. C'aurait pu être un bon tremplin pour la carrière de la demoiselle, mais c'était sans compter sur le Dragon, Miranda Priestly (Meryl Streep), patronne despotique qui en fera voir de toutes les couleurs à notre gentille héroïne.
Si la base est simple, le reste de l'histoire l'est tout autant. Pas surprenante, mais efficace, l'intrigue sert simplement de toile de fond et passe un peu inaperçue. Un peu dans la même veine que Stupeur et Tremblements, la biographie d'Amélie Nothomb pendant son premier emploi au Japon, Le Diable s'habille en Prada s'attache à montrer la sombre réalité d'un monde qui fait rêver. Attention, cela reste tout de même plus gentillet que dénonciateur.
Les personnages sont tous très attachants, quoi qu'à peu près aussi creux que le monde de la mode. L'interprétation est honnête, voire bonne si l'on compare avec ce que l'on nous sert en comédie française en ce moment. Le rythme est endiablé, et la B.O., très sympa, n'y est pas pour rien.
Reste le meilleur : la mode. Finalement assez loin de nous dégouter de cet univers scintillant, Le Diable s'habille en Prada en met plein les yeux, pour notre plus grand plaisir. Vous ne manquerez pas d'apprécier, en tout cas si vous êtes du sexe féminin. Nous avons pu constater dans la salle que les réactions masculines étaient moins enthousiastes.
En définitive, Le Diable s'habille en Prada est un film que vous apprécierez si vous êtes une fille et qui vous laissera plutôt indifférent dans le cas contraire. Loin du film intello, David Frankel nous sert un divertissement honorable, quoi qu'un peu creux.