3/10Basic Instinct 2

/ Critique - écrit par Nicolas, le 01/04/2006
Notre verdict : 3/10 - Ex-Queen of the Stone Age (Fiche technique)

Tags : film basic instinct sharon stone michael cinema

Cette critique est ma 500ème pour le compte de Krinein. Les grands habitués se seront peut-être attendus à ce que je m'attelle à une critique dithyrambique sur je ne sais quelle oeuvre de seconde zone épaulée probablement par un savoureux Chuck Norris ou un séduisant Christophe Lambert, mais le hasard, le manque de temps, et le manque d'idée auront voulu que je choisisse Basic Instinct 2 pour fêter cet évènement. En d'autres termes, me pencher sur la suite complètement inutile d'un film culte du début des années 90, qui a le non-mérite de demeurer dans les esprits masculins comme le rassemblement des scènes hot de la belle Sharon Stone, celle-ci n'hésitant pas une seule seconde à jouer de son anatomie et à révéler quelques unes des parties les plus secrètes de sa personne pour la postérité. Classe, non ?

La suite est du même tonneau, avarié de quinze ans. Maquillée à outrance pour faire oublier le poids des âges qui commence à la dégrader, Sharon se pavane tout sourire dehors, le décolleté généreux (= « je ne boutonne jamais les boutons du haut »), et ne passe pas trente secondes sans faire une allusion sexuelle ambiguë. De quoi faire tourner la tête d'un psychiatre neuneu (David Morrissey, « j'ai pas fait grand-chose mais je couche avec Sharon Stone dans le film ») qui ne trouve rien de mieux à faire de son temps que de boire les paroles morbides de sa pseudo-patiente, celle-ci lui expliquant tranquillement que, les instincts basiques (la mort, le sexe, la violence, dans le désordre), c'est cool. Plus ou moins l'intrigue du premier, vous en conviendrez.

Alors, ils ont écrit autre chose. Une espèce de dédale alambiqué rempli de fausses pistes et de rebondissements qui ne rebondissent pas, histoire de semer le trouble dans les esprits qui n'ont pas vu Basic Instinct et qui aimeraient bien faire fonctionner l'intellect plutôt qu'autre chose. L'échec est d'un ridicule absolu, côtoie sans vergogne l'ennui sur presque deux heures. C'est un peu comme une partie de ping pong vue sur grand écran, entre deux adversaires de même niveau qui s'efforceraient de ne pas faire de point : les protagonistes se renvoient la balle mollement à coup de sous-entendus foireux dévalorisés par des effets de style d'une niaiserie honteuse. Quelques répliques bien chargées arrachent le sourire, probablement par mégarde, et finissent de plonger l'esquif dans son océan d'inutilité. Tout ça sans parler de la réalisation, sorte de petite cerise sur le gâteau absolument sans odeur et sans goût.

Bref, tout ce qu'il ne fallait pas pour fêter une 500ème, et de quoi être aigri pour les 500 autres à venir.