2/10Les Aristos

/ Critique - écrit par Nicolas, le 25/09/2006
Notre verdict : 2/10 - Particule élémentaire (Fiche technique)

Près de sept années après « Mon Père, ma Mère, mes Frères et mes Soeurs... », Charlotte de Turckheim récidive en tant que réalisatrice dans le registre « comédie française un peu ringarde ». Pour cause, le présent film s'intéresse au monde aristocratique, et s'appuie sur d' « illustres » comédiens tels que Sébastien Cauet et Vincent Desagnat. Un échec annoncé qui se vérifie bien au-delà de nos espérances....

« Pauvres mais nobles ! » Telle est la devise on ne peut plus véritable de la famille aristocratique de Neuville, qui subsiste au moyen de petites arnaques destinées aux touristes japonais. Jusqu'au jour où Maître Convert (Cauet) présente à la famille une facture publique avoisinant les deux millions d'euros, somme bien évidemment impossible à réunir dans de convenables délais. Pour sauver leur illustre petite bicoque de Neuville, les aristos vont tout imaginer : aide des cousins, mariage forcé, et même « travailler »....

Voyez donc comment le désir de faire rire peut apporter le malheur et la décadence ! Si Charlottte de Turckheim souhaitait, à la base, dresser un portrait un peu satirique de l'aristocratie française, le projectile loupe le coche et atterrit tout droit dans les parties sensibles de la comédie française. Déceler de menus embryons d'idées amusantes n'est certes pas hors de portée, mais identifier en quoi la mise en scène peut lui rendre service devient quelque chose d'inaccessible. Tout, ou presque, est raté. Entre la petite narratrice qui s'amuse à traduire en langage djeun's la verve soutenue de ses parents et grands parents, l'huissier moustachu doté d'une libido plutôt flippante, et la jeune postière scotchée à cette famille de beaufs assumés (pour de basses raisons sentimentales, pourrons-nous dire), il parait difficile avec un recul de quelques jours de se rappeler d'un moment plus réussi que les autres. Même lorsque notre précieuse famille réquisitionne l'aide de leurs lointains et excentriques cousins, ou qu'elle pointe à l'ANPE en cherchant désespérément à comprendre cette notion si étrange qu'est le travail, l'électrocardiogramme de l'humour n'affiche même pas la plus petite vibration. Le dénouement, évidemment absurde, a le mérite de plonger ses mains à la fois dans le graveleux et le consternant, tout en crayonnant le point final le plus adéquat qui soit à cette comédie fluette qui n'affiche, en outre, aucun grande originalité de réalisation.

Une petite comédie satirique mal menée qui semble vouloir éviter la qualité à tout prix. La plupart des comédiens font dans l'exubérance, l'humour bas de plafond, et débitent leur texte pourtant pas si mal écrit avec une absence de conviction qui frôle la fin de carrière.