8/10Argo : la critique

/ Critique - écrit par Nicolas, le 12/11/2012
Notre verdict : 8/10 - Argoes to Hollywood (Fiche technique)

Tags : film argo affleck cinema critique cia realisateur

En 1979, 400 iraniens prennent d’assaut l’ambassade américaine implantée à Téhéran, réclamant l’extradition de l’ancien dirigeant du pays, le chah Mohammad Reza Pahlavi. La soixantaine d’employés américains présents sur les lieux seront pris en otages et emprisonnés pendant plus de 400 jours. Tous ? Non. Six diplomates parviennent à s’enfuir le jour de l’attaque et se réfugient au sein de l’ambassade canadienne. Si l’Iran ignore leur existence au moment des premiers faits, tôt ou tard il en viendra à rechercher les disparus et à leur réclamer des comptes.
C’est cette histoire qu’a choisi de mettre en scène
Ben Affleck pour son troisième film, prouvant une fois de plus que depuis son passage derrière la caméra, l’acteur a du talent et du savoir-faire.

Argo : la critique
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Donc, Ben Affleck s’est improvisé réalisateur en 2007 en assurant la direction de Gone Baby Gone, puis réitère l’opération avec The Town en 2010. Des deux films, l’on retient principalement une mise en scène efficace sans être originale ou spectaculaire, et un vrai sens du personnage. Chaque protagoniste sonne juste et s’insère dans un schéma de thriller déjà vu mais loin d’être usé. Nous sommes conquis, Affleck fait oublier ses écueils de carrière pour devenir un artiste à part entière, loin des blockbusters alimentaires comme Daredevil ou Paycheck. Et lorsque que monsieur sort un nouveau film dirigé par ses soins, l’évènement se créé immédiatement.
De base, le synopsis avait de quoi susciter l’intérêt, même sans y associer le nom de Ben Affleck. Déjà, parce qu’il s’agit d’un fait réel historique, atypique, plongeant dans les sombres moments de la crise iranienne. Si l’on parle de prise d’otages, l’intrigue déployée sous nos yeux est tournée façon suspense, insistant sur le sentiment d’urgence et de danger sans mettre la violence au premier rang. Et même lorsque la tension monte, le film désamorce sa relative brutalité par des notes d’humour bienvenues. Argo : la critique
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Le synopsis a de quoi faire sourire : pour récupérer ses six diplomates, les États-Unis, avec l’aide du Canada, vont concevoir un faux film de science-fiction et les faire passer pour une équipe de repérage, ce qui sera connu plus tard comme « le subterfuge canadien ». L’histoire traitée par le film a beau être romancée, il s’agit bel et bien d’un élément historique révélé à la fin des années 90. Affleck se permet donc de broder divers éléments fictifs autour de l’opération, afin de maintenir un état constant de suspense. C’est efficace, souvent drôle, interprété avec métier (malgré la profusion de moustaches), et tout passe plutôt bien malgré la durée (près de deux heures). Au final, le personnage de Ben Affleck reste le moins intéressant malgré quelques tentatives d’épaississement familial, heureusement bien contrebalancé par les performances de John Goodman et Alan Arkin.

Alors que le monde s’apprête à subir le dernier volet (on croise les doigts) de la série Twilight, Ben Affleck fait mouche avec un thriller efficace et suffisamment bien équilibré pour rire et frissonner. Sans grand battage médiatique, sans budget démesuré, (presque) sans coup de feu, Argo s’impose comme le film à voir en cette fin d’année.

« Argo fuck yourself ! »

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