L'amour sans préavis
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 25/02/2003 (
Mais que vois-je, une nouvelle comédie sentimentale avec Hugh Grant ? Non, je ne rêve pas, ne pourra-t-il donc jamais lui être confié un rôle autre que le bellâtre de service qui finit avec la fille de toute façon (sauf exception, Bridget Jones oblige) ? Il faut croire que non. D'autant plus que la présente comédie ne souhaite guère faire dans l'originalité, puisqu'elle nous ressert toutes trompettes dehors la rengaine habituelle des deux êtres que tout séparent mais se retrouvent irrésistiblement attirés l'un envers l'autre. A priori négatif ? Peut-être...
George Wade (Hugh Grant), richissime gérant de société immobilière, engage en tant que conseillère juridique Lucy Kelson (Sandra Bullock), une diplômée de Harvard franchement active lorsqu'il s'agit de défendre les intérêts communaux. Egoïste et insouciant, George ne peut bientôt plus se passer de ses conseils, quels que soit leur nature, n'hésitant pas à la réveiller la nuit pour de simples problèmes vestimentaires. Après quelques années à son service, Lucy envisage de démissionner, et se met en quête d'une remplaçante convenable...
Inutile alors de vous préciser qu'il y a de fortes chances pour que nos deux tourtereaux finissent ensemble malgré leurs différences, comme le laissait présager la bande-annonce. Le suspense est tellement inexistant que cela en devient presque agaçant. Well, soyons clair, personne ne tombera de son siège d'étonnement en s'apercevant que les deux personnes à l'écran qui ne semblent pas pouvoir se supporter tombent amoureuses d'un coup de baguette magique, sans véritable raison apparente. Mais peut-être que si le « romantique » a été un peu laissé pour compte, le « comédie » se suffit à lui-même pour élever l'intérêt d'un produit déjà croulé sous les préjugés ? Soyons honnêtes, il y a une recherche bien spécifique dans les réparties et les situations, qui amèneront à sourire à plusieurs reprises. Surtout que Hugh Grant a eu le loisir de parfaire son jeu, toujours grimé dans le même rôle, et assure donc sa réplique souriante d'égocentrisme. Tout du moins, assez pour que Sandra Bullock ne se retrouve pas seule au premier plan, propulsée sur le devant par son rôle de femme active et activiste. Ce n'est pas que voir ce millionnaire se faire habiller par son avocate soit particulièrement tordant, mais l'idée est amusante. En contre-balançant toutes ces petites observations, le bilan tombe foncièrement dans le négatif. Quelques bonnes réparties ne suffiront pas à booster le rythme des évènements, constituant un certain tas de longueurs visibles dont l'effet est démultiplié par l'étrange sensation de déjà-vu.
Calibré jusque dans ces moindres aspérités, il y a fort à parier que L'amour Sans Préavis n'aura pas assez de convictions pour étonner ou faire rire aux éclats son assistance, même l'histoire d'amour reliant Hugh Grant et Sandra Bullock se révélant plutôt bancale. Autre remarque, il serait peut-être temps de forcer l'inventivité pour produire autre chose que des titres avec « amour » ou « coup de foudre », surtout lorsque le titre original n'appelle aucun de ces doux mots.