6/10Amen.

/ Critique - écrit par camite, le 20/12/2003
Notre verdict : 6/10 - Intéressant mais académique (Fiche technique)

Tags : amen hebergement film avis domaine performances disponible

Intéressant mais académique

Lors de la seconde guerre mondiale, l'officier SS Kurt Gerstein, professeur et ingénieur spécialisé dans l'hygiène, effectue diverses missions d'épuration des eaux pour les troupes allemandes. Séduits par son savoir-faire, ses supérieurs décident de l'envoyer « exterminer la vermine » dans des camps promis à une triste célébrité. Catholique convaincu, il se trouve horrifié en découvrant que le mot « parasite » n'a pas le même sens selon que l'on se trouve en haut ou en bas de la hiérarchie. Soucieux de ne pas passer pour un traître, il exécute les ordres mais essaie dans le même temps d'alerter les autorités religieuses. Celles-ci se montrant peu concernées, c'est un jeune jésuite qui va tenter de l'aider.

Ce qui fait l'intérêt de ce Amen., c'est bien évidemment son sujet, dérangeant et donc stimulant pour l'intellect un tant soit peu curieux. Difficile de ne pas être interpellé par une histoire aussi édifiante qu'authentique, qui plus est intelligemment scénarisée. Le film peut ainsi se vanter d'une dimension historique forte, aussi bien au début (entrée en matière choc) qu'à la fin, où le poids de l'Histoire écrase les destins individuels. Le problème, c'est qu'entre les deux l'ennui s'installe presque constamment, tout juste interrompu par quelques répliques censées nous faire dire « mais c'est horrible ! » (mais qui en doutait ?) ou par l'interprétation intense d'Ulrich Tukur (méconnu par chez nous) qui restitue impeccablement toute l'ambiguïté de son rôle. En revanche, affublé d'un personnage trop effacé, Mathieu Kassovitz est transparent (à l'exception d'une scène, ce qui sur deux heures ne fait pas bien lourd). Mais là où le bât blesse plus que partout ailleurs, c'est au niveau de la mise en scène. Pas franchement inspiré, jamais créatif, Costa-Gavras enchaîne plans impersonnels et tics formels convenus (voir l'image récurrente du train ou les zooms sur les visages lorsque l'heure est grave). Ce qui donne à Amen. une esthétique plutôt téléfilm. Bon et intéressant téléfilm, certes, mais certainement pas le grand film de cinéma que l'on attendait.