X-files - Combattre le futur
Cinéma / Critique - écrit par riffhifi, le 30/07/2008 (Tags : film mulder files scully livres eur cinema
Trait d'union entre les saisons 5 et 6 de la série, Combattre le futur fut une semi-déception pour les fans de X-files qui le découvraient en 1998. Aujourd'hui, l'impression se confirme : le film est inutile.
En 1998, le phénomène X-files battait son plein : la cinquième saison venait de prendre fin, laissant les agents Mulder et Scully à la porte de leur service spécial. L'attente suscitée par le long métrage était donc énorme, sans comparaison avec celle que peut générer aujourd'hui la sortie d'une suite tardive et déconnectée, fût-elle réalisée par Chris Carter lui-même. Pourtant, à la sortie du cinéma, il flottait comme un parfum de déception, cristallisé sur le palais en un goût d'inachevé. Pas assez fracassant, maladroitement cinématographique... Combattre le futur (drôle de titre, curieusement réactionnaire) n'était ni le point d'orgue de la série ni un film suffisamment indépendant pour rallier les néophytes. Un pétard mouillé, hélas, qui annonçait le déclin de la série : David Duchovny n'y traînera sa carcasse que durant deux années supplémentaires, de plus en plus péniblement, et les deux dernières saisons seront une longue et douloureuse erreur.
Fox Mulder (David Duchovny), paranoïaque patenté qui voit des petits hommes verts à tous les coins de rue, est désormais affecté à une section « normale » du
FBI en compagnie de sa partenaire Dana Scully (Gillian Anderson). Leur passé commun au service des affaires non classées, et leur connaissance du complot mondial qui se trame dans l'ombre depuis plusieurs dizaines d'années, les poussent rapidement à se lancer dans une enquête qui ne les regarde pas...
Le dernier épisode de la cinquième saison était intitulé La fin ; le premier épisode de la sixième aura pour titre Le commencement. Entre les deux, le film. Coincé dans une bulle de non-existence, montrant un duo d'enquêteurs privés de légitimité, doté d'un scénario bâtard qui se place à la fois dans la continuité de cinq ans d'intrigue et dans l'indépendance d'un long métrage tout public, le film fait un grand écart frileux entre deux chaises qu'il ne touche que du bout des pieds. Pour les fans de la série, on retrouve : tous les personnages récurrents (jusqu'au trio des Lone Gunmen, insérés au chausse-pied), un bilan des principaux mystères esquissés jusqu'ici (sans élément supplémentaire, mais avec une dose raisonnable d'éclaircissements), et une imagerie comparable à celle de la série, agrémentée de deux-trois explosions et d'une guest-star prestigieuse (Martin Landau). Pour les spectateurs qui débarquent (et qui risquent d'être vite largués, voire de lâcher l'affaire au bout d'une heure), on trouve : un résumé synthétique
de la personnalité et de l'historique des héros, et une volonté de rendre l'ensemble spectaculaire par l'usage d'un format scope et d'un budget confortable (mais malgré tout, on peine à y voir plus qu'une réalisation télé). Rien de très enthousiasmant, et les efforts faits pour emporter l'adhésion à coups de clins d'œil (Mulder et Scully vont-ils s'embrasser ?) et de scènes innovantes par rapport à la série (un intermède préhistorique, un suspense à base de bombe façon L'arme fatale / Die hard) ne suffisent pas à faire passer le côté « bouche-trou » de ce long métrage un peu raide (le réalisateur Rob Bowman et ses techniciens ne sont manifestement pas dans leur élément). En terme d'intrigue, le seul fait tangible est la réouverture des affaires non classées, évènement dont on ne doutait pas un seul instant... On peut donc se contenter d'acheter les coffrets DVD de la série, qui constituent un investissement sûr.