3/10Victor

/ Critique - écrit par riffhifi, le 19/10/2009
Notre verdict : 3/10 - adopteunvieuxmec.com (Fiche technique)

Tags : victor prenom hugo prenoms paris histoire francais

Pierre Richard loupe son come-back en apparaissant dans ce film indigne de lui. L'intrigue sous-exploite le concept de départ, les dialogues oublient d'être drôles... C'est le bide.

Récapitulons : Thomas Gilou est le réalisateur de La vérité si je mens et sa suite, deux immenses succès de la comédie française ; Pierre Richard est la vedette d'une flopée de films-cultes des années 70 et 80, en solo (Le coup du parapluie, Le distrait) ou en binôme avec Depardieu (La chèvre, Les compères, Les fugitifs). L'association des deux, allez comprendre, est un bide instantané, une comédie
ratée qui vient rappeler que nul n'est à l'abri du plantage...

Le concept est farfelu, ce qui en soi n'est pas toujours un handicap : Victor, 85 ans, fait passer une annonce par l'entremise de sa voisine Alice (Sara Forestier) dans le magazine people Global, dirigé par un rédacteur-en-chef queutard et prétentieux (Lambert Wilson) : il cherche une famille d'adoption pour lui éviter l'expulsion. Devenu phénomène de société, Victor est accueilli par la famille Saillard du XVème arrondissement, composée d'une maman nutritionniste ultra-rigide (Clémentine Célarié), d'un papa mou en quête d'argent (Antoine Duléry), d'une bonne à tout faire portugaise et de deux mioches caricaturaux. L'arrivée du papy dans la famille est motivée par l'argent que le magazine offre à Monsieur Saillard, mais personne ne se doute des conséquences...

D'un tel foisonnement de personnalités, on pouvait probablement tirer un film pétillant, vif, cocasse, sans même envisager de le garnir d'un fond de réflexion sur la société, les relations entre les générations, la popularité éclair, etc. Pourtant, après une présentation des personnages trop rapides et une mise en place de la situation trop longue, le film n'a plus à offrir qu'un enchevêtrement d'imbroglios sentimentaux inintéressants, au milieu desquels Pierre Richard apparaît comme un vague second rôle malgré son statut de déclencheur. La jeune stagiaire campée
par Sara Forestier, après avoir occupé le vilain générique de début (sorte de plagiat cheap de celui de Juno), s'avère assez rapidement n'avoir quasiment aucune interaction avec l'histoire. Et les motivations de chacun semblent toutes fluctuer de façon floue : Wilson veut-il se taper Célarié pour le plaisir ou seulement pour la manipuler ? Richard est-il de bonne volonté ou cherche-t-il à semer le boxon ? Bien malin qui saura le dire, d'autant que le scénario lance plusieurs pistes qu'il renonce ensuite à explorer, sans plus d'explications. La réalisation sans âme, les dialogues factuels et dénués de gags donnent l'impression de mater Plus belle la vie, avec de grosses guests et au format 95mn. Mais sans télécommande pour zapper.

Pour ceux qui espéraient revoir Pierre Richard dans un premier rôle détonnant, c'est raté. Il ne reste plus qu'à guetter ses prestations théâtrales, ou à se contenter de ses seconds rôles souvent séduisants (récemment dans Faubourg 36, prochainement dans Cinéman, face à Franck Dubosc).