5.5/10Underworld

/ Critique - écrit par Val Lazare, le 15/09/2003
Notre verdict : 5.5/10 - Entretien avec un navet (Fiche technique)

Tags : underworld selene lycans vampires michael wars film

Entretien avec un navet

Il était une fois des vampires et des lycans (loups-garous ou lycanthropes pour les intimes) qui se faisaient la guerre. Sport somme toute excitant pour quelqu'un qui ne peut pas mourir de vieillesse, à croire que l'âge ne rend pas plus intelligent, et les drames plus sage.

Toujours est-il qu'au détour d'une rame de métro, une poignée de lycans et de vampires se croisent... les regards se rencontrent, se comprennent... les flingues sortent et la baston commence. Vampires et lycans y laissent des leurs, mais Selene, séduisante vampire toute de cuir vêtue (ah Matrix, comme je te hais) échappe au massacre et comprend que les hommes-loups sont à la recherche d'un misérable humain. Ces ennemis ancestraux sont sûrement en train de manigancer un truc pas clair. Selene s'empresse de faire remarquer ce fait à son Prince par intérim, le dénommé Kraven. Celui-ci ne se gêne pas pour signifier sa sottise à la croqueuse d'hommes. Que pourraient bien vouloir les lycans à un vulgaire mortel ? Lycans qui vont également faire une séance de débriefing auprès de leur leader, sorte de Jésus psychotique qui met la patte à quelque abominable projet, dont la clef serait un certain Michael Corvin, chirurgien de son état.
Selene supporte difficilement le manque de perspicacité de Kraven et décide de mener l'enquête de son côté, partant à la recherche du mystérieux humain, tout comme les loups-garous. Les choses se compliquent quand les chefs vampires et loups-garous, Kraven et Lucian, se rencontrent en catimini, pour voir si leur pacte secret tient toujours. Un parfum de trahison est dans l'air.

Les premières lignes du scénario d'Underworld nous laissent deviner un film riche en hémoglobine, visuellement percutant mais pas très regardant côté intrigue, faisant de la réalisation de Len Wiseman un énième émule des Blade, Matrix et autres blockbusters. Dans le mille.
On a donc droit à une ambiance très "dark". La nuit est omniprésente, les vampires sont à la page et Selene ferait pâlir des Keanu Reeves ou des Angelina Jolie avec ses tenues de cuir/latex et ses zolis flingues qui font tout plein de zolis bruits.
Sans blague, nos figurants sont des perfectionnistes. Chaque scène de fusillade est une bonne occasion de tirer dans les murs plutôt que sur son vis-à-vis, pour faire gicler le plâtre et nous en mettre plein les mirettes. Perfectionnistes, les lupus utilisent des balles à ultraviolet quand les vampires plébiscitent celles au nitrate d'argent (ils ont mis la main sur la boîte du petit chimiste ?). On pouvait donc s'y attendre, la réalisation est sans faille, c'est techniquement du bon boulot. En revanche, scénario et jeu d'acteur sont affligeants. J'ai eu un espoir à mi-chemin, on comprend alors que la lutte de pouvoir est un brin moins manichéenne que prévue, que les méchants ne sont pas forcément ceux qu'on croit, etc. Espoir déçu.

Scénariste et réalisateur ont eu l'ambition avec Underworld de bousculer les canons du film de vampire, passant du mysticisme (Dracula, Entretien avec un vampire) à un pseudo-réalisme rappelant les jeux de rôle Vampire et Loup-Garou, nous injectant au passage un brin de romance shakespearienne (une histoire d'amour entre deux membres de clan que tout oppose). L'autopsie de ce film tuant ne conclue qu'à un immense gâchis. Là où le très bon Equilibrium mettait l'esthétique au profit d'une story line ambitieuse, celle d'Underworld est définitivement commerciale.

Un bon divertissement pour un beau gâchis.