True Grit - Fait parler la poudre et délie les langues !
Cinéma / Critique - écrit par Canette Ultra, le 03/03/2011 (Tags : fait film coen france scenario grit western
True Grit est certes un voyage aussi vengeur que violent, mais c'est également un récit formateur sur l'art de la répartie, où le cran s'allie à la détermination d'une jeune fille prête à aucun compromis pour parvenir à ses fins. A ses côtés, le rustre interprété par l'excellent Jeff Bridges a presque l'air inoffensif (presque) !
Les frères Coen sont connus pour être capables de tout mais également de n’importe quoi. Alors que certains les attendent sur un éventuel The Big Lebowski 2, ils engagent Jeff Bridges pour un western dans lequel il est beaucoup moins pacifiste que le Dude. En effet, True Grit est la seconde adaptation du livre éponyme et après un John Wayne vieillissant, notre ami Jeff tente d’égaler l’avatar de l’homme de le plus classe du monde.
Mattie n'a pas l'air rassurée ! (nous non plus) Ainsi, la petite Mattie Ross (Hailee Steinfeld) débarque en ville du haut de ses quatorze ans pour récupérer le corps de son père assassiné. La jeune fille, cependant, ne compte pas laisser les choses comme cela et elle engage donc Rooster Cogburn (Jeff Bridges) afin d’arrêter le meurtrier connu sous le nom de Tom Chaney (Josh Brolin). Les critères de recrutement de la jeune fille ne sont pas mus par un désir de gentille justice. Elle veut le plus roublard et efficace des marshals. Ainsi Mattie recherche un marshal avec ce qu’elle appelle True Grit (du cran ou un truc du genre), on comprend vite que la demoiselle est celle qui a le plus de cran. Les joutes verbales sont son terrain de jeu favori et même les gros barbus qui l’entourent finissent par rester sans voix. Le ranger Laboeuf (Matt Damon) sera d’ailleurs l’un des personnages qui se prendra les blagues les plus incendiaires comme « clown de rodéo » ou encore des blagues en rapport à son physique, voir son anatomie intime. Néanmoins, bien que le film soit rempli de personnages hauts en couleurs, nous ne passons pas à côté des codes du western comme les feux de camp, les fusillades ou encore les longues chevauchées. Le territoire Choktaw cependant n’est pas un désert aride et il permet au spectateur de se délecter des forêts, des montagnes ou encore des cols montagneux qui joncheront le parcours de nos aventuriers. Les scènes d’action ne seront pas légions mais elle seront efficaces. En effet, à part quelques scènes, ce sont les dialogues et les personnages qui vont porter le film et lui donner son rythme.
Cogburn (Bridges) n'a pas l'air à jeun ! A ce sujet, les acteurs sont tous au diapason et chacun campe un cavalier facilement identifiable. Le vieux Cogburn passera son temps à insulter et à boire tandis que Mattie prouvera sa valeur en tenant tête à tous les personnages du film y compris devant l’assassin de son père. Josh Brolin d’ailleurs interprète un brigand aussi méchant que simplet. Les amateurs de charisme vont donc apprécier les manières rustres de Bridges qui n’hésitera pas à picoler, taper des enfants (deux petits indiens d’un magasin), tirer dans le dos ou encore insulter les autres. La patte des Coen se reconnaîtra dans la façon de filmer tout cela ou dans l’apparition de personnages secondaires (voir tertiaires) marquant comme le « docteur » Forster et sa peau d’ours.
En conclusion, nous sommes en présence d’un film sympathique qui est fort en gueule. Cependant, les amateurs de fusillades et d’explosion doivent passer leur chemin car ici les mots sont plus fort que le flingue (souvent en tout cas).