3/10Le Transporteur 2

/ Critique - écrit par Nicolas, le 03/08/2005
Notre verdict : 3/10 - Nawak (Fiche technique)

Nawak

Changement de territoire pour les délires Bessonniens. Direction : Miami, ses plages, ses palmiers, ses ouragans tropicaux. La conversion n'était pas véritablement justifiée dans le scénario, mais quand il s'agit d'en mettre plein la vue, Besson sait y mettre les moyens. D'ailleurs, il ne va pas se priver, hein, quitte à réfuter l'ensemble des lois les plus basiques telles que la gravité ou la relativité. Car tout est relatif, n'est ce pas...

Depuis près d'un mois, Frank (Jason Statham) est le chauffeur attitré du petit Jack, qui lui-même est le fils d'un richissime patron. Une organisation peu scrupuleuse kidnappe l'enfant sous les yeux de Frank, qui ne peut que le regarder s'éloigner. Les ravisseurs demandent une rançon, mais Frank devine un complot plus ignoble encore. Et puis, il a promis à l'enfant de le protéger, alors...

Le problème avec Besson, c'est que quel que soit le nombre de films qu'il peut écrire / produire, il n'est jamais rassasié : il faut qu'il fasse encore péter des voitures de flics dans de spectaculaire crashs si possible crétins comme pas deux. Ca, ou des gros combats d'arts martiaux très violents avec quelques soupçons d'imagination crétine (remarquez cette deuxième utilisation du mot « crétin »). Un jour, Luc (permettez-moi) se dit : « j'aime les voitures, j'aime les arts martiaux, pourquoi pas concilier les deux ? ». Nom d'une pipe, quelle foutue bonne idée ! -> Un chauffeur de voiture de luxe ancien gradé dans les forces spéciales. Le Transporteur. Film sympa, pas vraiment crédible mais qui pétait bien les yeux et les oreilles. Problématique d'un numéro 2 : faire plus. Ou moins, en ce qui concerne la cohérence, ce qui amène plus d'action énergisante. « Virez-moi cette foutue bride ! » Voilà qui est fait : on atteint un très très haut degré dans le nawak explosif. Un exemple parlant (excusez le spoil, de toute façon il vous en restera des tas à découvrir de cet acabit) : le transporteur s'est fait coller une bombe sous le plancher de sa voiture. Il n'a que quelques secondes pour la retirer. Aussi, il met le pied au plancher, fait décoller la voiture je ne sais pas trop comment en vrille, pour frôler un crochet de grue qui retire la bombe une seconde avant qu'elle pète. Et ensuite retomber sur les quatre roues, bien entendu. Si je vous dis que c'est la pure vérité, vie de ma mère, je vois vos yeux pétiller d'envie. Imaginez, ce n'était qu'un exemple, certes d'un bon niveau, mais seulement un exemple parmi d'autres. Pour notre bonheur le plus total, le scénario est du même acabit : une sombre histoire de virus à la Rainbow Six mis au point par les cartels colombiens, légèrement en froid avec la justice. L'ingéniosité de leur plan n'a d'égal que sa crétinerie (remarquez cette troisième utilisation du mot « crétin »). Le seul qui n'est pas crétin, c'est Statham, aussi impeccable que son costume. Toujours la même expression, le même dévouement physique. Impeccable je vous dis. Même au-dessus de la réalisation, que je dois saluer pour avoir réussi à mettre en image un nombre de scènes d'action incroyablement alambiquées que je n'aurais même pas osé imaginer même dans mes rêves les plus fous. Mon imaginaire est affolé, ma joie est palpable.

Du bon concentré de nawak, mais la recette fonctionne. La preuve : le temps passe à une vitesse incroyablement élevée. Et indéniablement, le film va rester dans les mémoires. Croyez-moi, vous ne pourrez jamais oublier la performance automobile de ce Transporteur qui envoie aux oubliettes toutes les prouesses antérieures. A ce niveau, ça tient presque du miracle ou de la magie. Le vrai fast and furious, c'est lui.