Sweeney Todd - DVD
Cinéma / Critique de dvd / blu-ray - écrit par riffhifi, le 02/09/2008 (Tags : dvd todd sweeney eur fleet street film
Le règne du Blu-Ray arrive, au point qu'un éditeur comme Warner puisse vaguement bâcler la version DVD d'une de ses plus grosses sorties. Les bonus restent globalement les mêmes sur les deux supports, néanmoins, et sont d'un niveau assez correct.
Depuis l'avènement du DVD il y a dix ans, Warner vidéo a toujours privilégié la quantité, le prix et les offres promotionnelles à la qualité de l'encodage et des bonus. S'il s'est récemment amélioré sur ce deuxième point (pour les plus grosses sorties), il faudra s'équiper en Blu-Ray pour bénéficier des efforts de l'éditeur en matière de qualité formelle... Sweeney Todd, le dernier Tim Burton qui caracole cette semaine en tête de gondole (et matraquage ou pas, on aurait bien tort de s'en priver), est
Edition simplele témoin de cette triste vérité : le Blu-Ray est magnifique, le DVD tout juste potable. Attention, rien de vraiment moche pour autant (repassez vous une vieille VHS enregistrée en double vitesse pour vous souvenir de ce que « moche » signifie), mais on grince des dents à la vue de certaines scènes où les contours apparaissent presque pixélisés lors des contrastes trop marqués. Les couleurs sont belles, néanmoins, et rien de notable n'est à déplorer au niveau du son, ce qui est heureux dans le cas d'une comédie musicale.
Comme on pouvait s'y attendre, le film est disponible en trois éditions différentes : l'édition DVD simple à 20 euros vous propose simplement le film, à poil, sans le moindre bonus ; l'édition double DVD à 25 euros y ajoute un DVD contenant environ 1h45 de documentaires ; et l'édition Blu-Ray à 30 euros propose à peu près la même chose que l'édition double DVD, mais sur une seule galette et en bien meilleure qualité. On appréciera tout de même la présence de deux vidéos supplémentaires, mais on attend encore l'ère des Blu-Ray gavés de bonus, le support n'étant pas encore exploité à la pleine mesure de son potentiel.
Parmi les bonus, si l'on peut s'étonner de l'absence de classiques comme les bandes-annonces (la base !) ou le commentaire audio, ou déplorer que l'accent ne soit pas mis sur l'historique de la collaboration Depp-Burton (dix-sept ans et six
Edition double spécial FNACfilms, tout de même), on se réjouira de constater que les documentaires tombent assez peu dans les écueils habituels : le passage de pommade stérile et les multiples featurettes répétitives.
Le premier, intitulé Burton + Depp + Carter = Todd, est le quota « promotionnel » du DVD et peut facilement s'éviter : on y aperçoit les principaux intervenants du film, qui rappellent à quel point Tim Burton est génial et combien il était inespéré que Johnny Depp et Helena Bonham Carter se mettent à chanter. Peu instructif, en dehors de quelques moments d'enregistrement des chansons où l'on peut voir les acteurs concentrés sur leur voix. La vidéo est affligée en fin de diffusion de cet effroyable galerie d'avertissements typique de Warner, impossible à sauter et vous rappelant les droits de la propriété intellectuelle dans toutes les langues connues du monde, en klingon et dans certains dialectes pratiqués dans le système Dagoba.
Les autres bonus sont autrement plus intéressants : La réelle histoire du diabolique barbier, Londres selon Sweeney et Une profession sanglante reviennent sur la légende de Sweeney Todd, son ancrage dans la réalité et ses diverses adaptations (littéraires, théâtrales et cinématographiques). Retouche musicale : le Sweeney de Sondheim retrace l'apport de Stephen Sondheim au mythe, en évoquant la comédie musicale que Tim Burton adapte ici. Le Grand Guignol : une tradition théâtrale est peut-être le plus intéressant de tous, avec son historique du Grand Guignol en France et le rappel de son influence sur le cinéma
Blu-Rayd'horreur. Les décors du diabolique barbier est essentiellement un coup d'œil dans les coulisses du design du film, abordant aussi bien la conception des décors que celle des costumes. Le refrain du rasoir, en revanche, est un bonus qui porte bien son nom puisqu'il ne s'agit de rien de plus qu'une galerie d'images extraites du film accompagnée d'extraits sonores ; complètement inutile. La galerie de photos proprement dite, quant à elle, souffre du même travers que la plupart de ses consœurs : il vous faut avancer image par image à l'aide de la télécommande, sans musique, sans légende, armés de votre seule patience.
Le Blu-ray ajoute à tout ceci une featurette promotionnelle d'HBO (mouais) et surtout une vidéo de la conférence de presse du film tenue à Londres.
Pour info, la FNAC propose les éditions collector et Blu-Ray avec un visuel différent et un petit livret sympa où l'on retrouve des dessins de Tim Burton.