Spy kids 2 - Espions en herbe
Cinéma / Critique - écrit par Guillaume, le 09/05/2003 (Tags : kids spy film espions herbe rodriguez robert
A l'origine, Spy Kids, premier du nom, est une très bonne initiative. Un univers coloré, agréable, tout à la fois familier et étrange accompagné d'une interprétation sympathique, dont Alan Cumming se sort avec brio.
Pour cette suite, on remet le couvert en renforçant les aspects qui ont réussi à transformer un essai en succès. Un peu d'espionnage, un peu d'effets spéciaux, un peu d'humour, un peu d'aventure... tous ces "un peu" laissent la place à un franc "beaucoup trop de"...
L'histoire est digne d'un James Bond. L'univers tel que nous le connaissons est en grand danger suite au vol d'un objet hautement technologique qui permet d'inhiber toutes les sources d'énergie. Une sorte de champ EMP, comme utilisé dans Matrix pour lutter contre les robots, mais en permanent cette fois-ci !
L'objet au nom tout de suite oublié tellement il est non-sensesque, est volé, mais heureusement toute une section d'espions et d'espions en herbes (comprenez des gamins qui ont trop regardé les feuilletons à la télé) veillent au grain et bientôt ils ne sont pas moins de 4, puis 6, et finalement 8 agents secrets (les grand-parents... alala... que ne faut-il plus inventer) à se lancer à la poursuite du voleur. Direction une île perdue, cachée au milieu de l'océan.
L'aventure est distrayante, allant de mal en pis, faisant même preuve d'un humour parodique certains, comme cette scène où le jeune Juni ne peut résister à l'appel d'un pendentif unique... Mon trésor... ssss....
Mais on a aussi la grande chance (sic) de bénéficier d'autres traits comiques, comme les agents tombant dans la fiente de chameaux, ou bien des répliques dignes de... absolument pas dignes en fait : "Espèce de con.. combre"... C'est peu dire que le niveau s'est complètement affalé entre le premier opus et cette suite.
Pour contrer cette apparente farce facile, le choix s'est porté sur des effets spéciaux à foisons, parfois spectaculaires, comme le manège du jongleur, mais toujours trop présents. Le moindre plan est agrémenté d'une retouche numérique, qui peut aller de l'écran intégré aux lunettes jusqu'à l'hélicoptère pirouettant dans le ciel, en passant par les transports à aimants. Il faut que ça bouge, que ça scintille, que les couleurs s'agitent ! Et de ce point de vue là, c'est une réussite... qui ne permet cependant pas de remanier le rythme.
En effet, on est énormément déçu devant le manque de rythme de l'ensemble. On ne cesse de penser à un empilement de gags et de scénettes qui s'enchaînent sans trop y croire. Le soufflé retombe souvent à plat, nous privant du suspens et de l'attrait habituellement liés aux films d'espionnage. C'est plutôt le sommeil que l'excitation qui nous gagne...
Finalement, et je m'arrêterai là car c'est ma plus grosse déception, Alan Cumming joue encore son petit rôle de Floop, mais il apparaît seulement quelques minutes, voire secondes, et toute la magie du premier épisode est tout simplement avortée par son absence flagrante. Les délires floopsiens sont terminés pour notre plus grand malheur.
Aux nuées de couleurs, de costumes étranges, d'hommes-doigts et autres bizarreries phénoménales ne succèdent que quelques animaux de foire qui ne parviendront à nous attendrir qu'une poignée d'instants.
Spy Kids 2 veut trop en faire, sombrant dans les défauts habituels des films pour toute la famille... Mais rassurez-vous, le premier épisode est toujours disponible et, lui, saura vous enchanter.