8/10The Social Network

/ Critique - écrit par Guillaume, le 05/10/2010
Notre verdict : 8/10 - Vous reprendrez bien un peu de Facebook ? (Fiche technique)

Adapter Facebook sur grand écran, un jeu casse-gueule ! Mais Fincher la joue fine et préfère évoquer les dissensions liées à la création du site bleu et blanc. Un petit régal bien senti.

Mark Zuckerberg (Jesse Eisenberg)
Mark Zuckerberg (Jesse Eisenberg)
Si oser imaginer faire un film sur Facebook semble une évidence pour tout réalisateur un tant soit peu en phase avec son époque ou adepte du tiroir caisse, le faire effectivement est une autre histoire, un pari qui ne devrait réussir à se solder que par une pâle évocation du phénomène du début du siècle à coup de poncifs éhontés.

Pourtant, Fincher, aidé grandement par le scénario impeccable d'Aaron Sorkin, réussit un coup de maître. Là où l'on aurait pu s'attendre à voir décortiquer des tranches de vies d'utilisateurs de Facebook, façon Candy chez les Bisounours, on assiste à des joutes d'égos. De Mark Zuckerberg (incarné par le fascinant Jesse Eisenberg), Eduardo Saverin (Andrew Garfield) et des jumeaux Winklevoss (Armie Hammer et Josh Pence), on ne saura définitivement pas qui est dans son bon droit pour revendiquer la paternité de Facebook. Mais on se fera sa propre idée sur la morale de l'affaire.

Facebook c'est la classe !
Facebook c'est la classe !
The Social Network
présente ainsi une constante schizophrénie, passant d'un point de vue à l'autre sans s'arrêter pour juger, partant du principe que, pour une fois, le spectacteur est assez intelligent pour savoir quoi en penser. Bien évidemment, on a l'impression que c'est le "pauvre" Mark qui reçoit la grêle la plus épaisse. Il est dépeint comme un sociopathe qui ne parvient pas à se faire d'amis, et encore moins conserver sa petite amie. Mais il est aussi vu comme un pion sur l'échiquier, bien loin de contrôler réellement ce qui passe devant ses yeux. Antipathique et tout à la fois attendrissant dans sa détresse sociale et son côté nerd qui nous permet de savourer quelques dialogues bien sentis.

Fincher réussit donc avec brio à se sortir d'un piège qu'on pensait mortel, sans nous ennuyer, avec un certain panache, et livre finalement un très bon film.

Traîtrises, complots, femmes, argent et pouvoir à la cour du roi Mark
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