Le Smoking
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 04/01/2003 (Tâche
Avant Rush Hour, Jackie Chan se contentait d'empiler des films d'actions pour la plupart moyens, mettant un point d'honneur à inventer de nouvelles prouesses physiques à chaque occasion (du genre combat un contre vingt, ou muni d'une échelle, etc.). Des Jackie de cet acabit, il y en a des caisses bien remplies (surtout que l'acteur-cascadeur exerce son métier depuis quelques temps déjà). Depuis son entrée au firmament des stars hollywoodiennes, notre sympathique athlète découvre les joies de la grande distribution, grâce rendue à des films 100% américain, qui ne sont pas si éloignés de ce qu'il faisait avant.
Jimmy Tong (Jackie Chan), chauffeur de taxi un peu téméraire, est recruté pour servir de chauffeur à un célèbre agent secret, Clark Devlin (Jason Isaacs). Alors qu'il le raccompagne chez lui, leur voiture est mise en pièce par un skate-board piégé. Devlin, blessé, donne alors l'autorisation à son chauffeur de revêtir le smoking de l'agent secret, un produit de haute technologie, pour qu'il puisse finir la mission. C'est ainsi que Jimmy découvre les possibilités extraordinaires du costume, et fait la connaissance de Del Blaine (Jennifer Love Hewitt), sa partenaire pour les heures à venir...
Le titre évoque donc l'existence de ce costard exceptionnel, permettant à l'utilisateur d'exceller dans moult activités telles la danse, le chant, et bien sûr les arts martiaux. Prétexte subtil pour expliquer les cabrioles que ce bon vieux Jackie Chan va nous offrir. Une petite « excuse » qui englobe tout de même non seulement le sujet du film (le fameux smoking), mais aussi tout son scénario (sans oublier les dialogues, repaire fréquent de blagues douteuses). Un mince filet d'intrigue qu'est cette histoire de grand industriel dans l'eau potable, n'ayant rien trouvé de mieux pour passer ses heures creuses que de vouloir gouverner le monde. Le rôle de Jackie Chan va se scinder en trois parties : cascadeur (comme à son habitude, une série de cabrioles étonnantes et dangereuses), bouffon (scènes compromettantes et autres bourdes), et utilisateur du smoking (scènes de danse, de grimpette à pic, etc.). Constat, « James Tong » ne vole pas bien haut et n'arrive pas à combler les manques gigantesques de son scénario. Pire, si le bondissant Jackie reste fidèle à lui-même, aucune de ses cascades ne sort véritablement du lot des acrobaties précédemment exécutées, la plupart arrangées par les effets spéciaux. Pour sa part, Jennifer Love Hewitt récolte la blouse superficielle de la superbe fille ultra-intelligente, mais un peu hermétique. Rôle dont elle se sort plutôt bien, en dépit du classicisme du personnage, sujet visiblement au syndrome « Christmas Jones » (Denise Richards docteur en physique nucléaire).
Le Smoking, petit film d'action - comédie sans grande envergure, aura certainement du mal à satisfaire les attentes des fans de Jackie Chan tout comme celles des spectateurs occasionnels. L'intrigue ici ne sert visiblement qu'à prétexter les cascades de Jackie, bien fades au regard de ces précédentes prouesses, et les situations cocasses associées au costard. Une bien belle déception.