Shanghai Kid II
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 11/07/2003 (Tags : shanghai kid chan jackie achat wilson film
Charlie's Angels 2, Bad Boys 2, 2 Fast 2 Furious, une pléthore de suite comme on les aime ! Comme JE les aime ! Evitons de tirer trop rapidement sur la peau de l'ours, puisqu'à part une certaine séquelle de Vra-Vra-Vroum Story de ma connaissance, je garde de solides espoirs pour les autres suites qui se partageront l'affiche estivale et son public de motivés. Shanghai Knights, ou plutôt Shanghai Kid 2 pour les réfractaires à la VO, apparaît alors comme le dernier wagon, celui qu'on attendait pas vraiment étant donné les résultats relativement mitigés du premier (et il y avait de quoi). Mais puisqu'il est là, aucune raison de le bouder...Mis à part peut-être une bande annonce assez peu engageante...
Le gardien du sceau impérial, accessoirement paternel de Chon « John Wayne » Wang (Jackie Chan), est assassiné en pleine cité interdite par Rathbone (Aidan Gillen), prétendant à la couronne d'Angleterre. Chon Lin (Fann Wong), la petite soeur de Wang, piste aussitôt le tueur jusqu'à Londres et entreprend de l'éliminer. De son côté, son shérif de frère rejoint Roy O'Bannon (Owen Wilson) à New York pour obtenir de quoi se rendre en Grande-Bretagne. Mais ce sont surtout les ennuis qui l'attendent à bras ouverts...
Plaisir de retrouver ces bons vieux Roy et John ? Peut-être bien oui. Malgré les tares du premier Shanghaï Kid, le tandem principal formé par Jackie Chan et Owen Wilson avait fait preuve d'indéniables qualités, même si le genre ne faisait pas dans le flambant neuf. Pour le second, les choses se gâtent un peu. Exit l'ouest américain, bienvenue en Europe dans un pays connu pour son raffinement et sa majesté : l'Angleterre. Owen Wilson perd alors l'une de ses principales caractéristiques et certainement celle qui donnait une saveur si particulière au duo de héros : son statut de cow-boy. Ne reste plus alors que son attrait pour les filles faciles et son immesurable charlatanisme. Que faire alors devant un Jackie Chan encore en pleine possession de ses moyens, aux chorégraphies encore bien supérieures au premier. ? Jouer les bouffons, et apporter la toute petite note sentimentale qui aurait pu harmoniser l'ensemble. Car personne ne pourra contester la maestria certaine apportée aux combats de Shanghai Kid 2, un petit régal de cascades et autres prouesses de précision comme seul un Jackie pouvait l'imaginer. Même le grand méchant du film, Rathbone révélera des aptitudes plutôt impressionnantes dans la dernière partie du film, pour le bonheur des yeux. Et c'est bien là la seule attraction discernable. Oh, il y a bien une touche d'humour sensiblement dans la même veine que celle du premier, fortement enflée par le regain de bagout de O'Bannon, mais absolument rien d'aussi exceptionnel que ce que l'on pouvait attendre d'un tel choc de culture (un chinois et un cow-boy en Angleterre). Pire, les scénaristes redoublent même des références un peu poisseuses aux célèbres anglais que sont Arthur Conan Doyle et Charlie Chaplin, imaginant les crises de fou rires hypothétiquement engendrées par la citation d'illustres noms au milieu d'un pur délire collectif. On a même parfois du mal à comprendre où ce « délire » souhaitait vraiment se rendre (la bataille de polochons à quelque chose d'énigmatique). Répercussions d'un scénario moyennement adapté, assez proche du premier tout en élargissant son propos d'une soeurette plus encombrante qu'autre chose.
Une suite se conformant à la logique hollywoodienne du numéro 2, faible jusqu'à amoindrir l'alchimie du couple de têtes d'affiche pourtant pas si mal accordées par le passé. Reste une série de combats très impressionnants, d'une ampleur rarement atteinte dans les productions américaines du maître Jackie Chan.