Des serpents dans l'avion
Cinéma / Critique - écrit par Lestat, le 02/09/2006 (Tags : dans film avion serpents david ellis snakes
Ssssss font les ssssssserpents et $$$$$$ ont fait les producteurs devant l'inattendu phénomène que déclencha la simple annonce de ce petit film au titre abracadabrantesssssssque. Tout a commencé comme une blague : un titre de travail qui se dévoile trop tôt (Snakes on a plane). De là, les internautes ssssss'enflamment, Sssssssamuel L. Jackson rejoint le projet et le buzz grandit, grandit, grandit...le phénomène atteint finalement une telle ampleur que des courts métrages parodiques fleurissent, tous plus ssssssaugrenues les uns que les autres. A ce sssssssujet ne manquez pas l'amusant Tarantula on a Hovercraft.
L'hissssssstoire, bête comme chou, nous est résumée dès la bande annonce par un Samuel L. Jackson énervé : il y a donc (roulements de tambour) "des putains de serpents dans ce putain d'avion". Une idée originale que nous devons à un affreux gangster qui n'a rien trouvé de mieux pour éliminer un témoin gênant. De là, ce ne sera plus que morts horribles, reptiles par dizaines, avion qui s'emballe et drague d'hôtesses. Si le ssssssscénario du film n'est pas son point fort, sa générosité paye. Vous voulez voir des serpents ? Vous allez en voir : des gros, des petits, des jaunes, des rouges, des noirs, des énormes, des à cornes, des dentés, des qui fonts du bruit, des qui crachent, des qui mordent, des qui étranglent...Côté humain, l'hécatombe est à l'avenant : ça gonfle, ça étouffe, ça purule, ça suinte, ça bave, les serpents surgissent des toilettes, des trappes à bagages, tombent avec les masques à oxygène...Bref, le film est une belle pagaille, qui n'oublie pas d'être burlesque. Sang chaud contre sang froid, Samuel L. Jackson tente de gérer le tout avec sa dignité habituelle, visiblement content de profiter de ce tournage sous le soleil hawaïen. Plutôt bien réalisé et joué de manière honnête, Des Serpents dans l'Avion a également pour lui quelques parti-pris sympathiques : les enfants ne sont pas intouchables, le petit chien sera jeté en pâture sans ménagement à un énorme python, le rappeur noir ne sert pas qu'à faire des blagues -et quand bien même il en fait, elles ne font rire personne dans le film-, les obèses ne sont pas des obsédés stupides... Une exploitation des clichés habituels, sans oublier quelques surprises de fin, qui contribuent à rendre le film agréable.
Gentiment enragé et n'hésitant pas à montrer quelques plaies, Des Serpents dans l'Avion est une petite série B qui ne se prend pas au sérieux, avec des sssssserpents en images de ssssssynthèses, de l'érotisme gratuit, de la symbolique vaseuse (un reptile s'immisce entre les cuisses d'une femme...Freud n'aurait pas mieux dit) et des personnages parfois pittoresques, toujours attachants. Une sorte de super-Nu Image qui aurait décidé de carburer au second degré. Ressssste la question : Des Serpents dans l'Avion, tout divertissant soit-il, méritait-il un tel chambardement ? Si quelque part il est rassurant de voir qu'un film de ce genre peut encore enflammer les foules de cette façon, il faut reconnaître que non, Des Serpents dans l'Avion n'en méritait pas tant. Sssssans cela et sans la présence Samuel L. Jackson, le film aurait sans doute échoué en vidéo-club ou sur une chaîne du câble. Tant mieux ou tant pis, le voila ssssssur grand écran, un média qui n'avait plus rien proposé en la matière depuis Anacondas 2. Les animaux dangereux ou mutants sont en voie de disparition cinéphilique ! Mais que fait la SsssssPA ?