7/10Le Serpent - 2006

/ Critique - écrit par Vincent.L, le 12/01/2007
Notre verdict : 7/10 - Un thriller venimeux (Fiche technique)

Un thriller venimeux

Aussi bien que les Américains ? Oui. Le Serpent, troisième long métrage d'Eric Barbier, est une belle preuve que le cinéma français peut taper fort dans le film de genre. Ici, l'adaptation d'un roman de Ted Lewis intitulé Plender, fait dans le thriller efficace, bien ficelé et filmé avec une grande classe.

Un casting charismatique


Comme souvent, la bande annonce, décevante, donnait à penser que l'on aurait à faire à un thriller classique. Elle montrait aussi un
Clovis Cornillac qu'on avait du mal à imaginer en méchant persécuteur. Pourtant, l'acteur vu dernièrement dans Poltergay offre une performance impressionnante. En psychopathe impassible, ses gros bras et son regard de glace font des merveilles. Les secrets qu'il garde au fond de lui sont cachés par cette façade impénétrable. En face, Yvan Attal, en père sensible, excelle à chaque plan. Encore plus présent à l'écran que Cornillac, il joue avec une complexité réjouissante la progressive tombée de son personnage dans le cauchemar. L'investissement de l'acteur se sent en permanence et aide le spectateur à être sensibilisé par l'histoire. Dans l'ensemble, le casting dégage un charisme séduisant qui rappelle celui de 36, quai des Orfevres.

Dans la cour des grands


Que ce soit au niveau de l'image, de la musique ou du scénario, Le Serpent étonne par sa fluidité. Eric Barbier joue dans la cour des grands, et on imagine très bien son film passer nos frontières pour aller séduire de nombreux autres spectateurs avides de sensations fortes et de retournements. Car, en plus d'intriguer et d'enthousiasmer par ses tensions psychologiques, Le Serpent marque aussi des points en s'arrêtant sur des problématiques de divorce, de responsabilité parentale et de traumatismes lointains. Au delà des apparences, le film n'est pas si manichéen que ça et des mystères révélés font réfléchir sur l'importance de la considération et des jeux d'enfants.
Passé une bonne heure et demi (sur deux heures), le film marque un temps mort. Alors qu'il aurait pu se finir dans le côté noir qu'il développe tout le long, il choisit un retournement de situation. Le Serpent perd alors de son rythme mais le réalisateur parvient à re-captiver l'attention avec des scènes qui ne manquent pas de punch. Une réaction que l'on ne peut qu'applaudir.

Côté négatif, on regrette que le film ne bénéficie que d'un "Avertissement, des images ou des idées peuvent choquer" alors qu'il contient de nombreuses scènes perturbantes pour les plus jeunes. Pour ne citer que les éléments les plus évidents : du sexe explicite, une pression psychologique constante, du bondage, des morts montrées franchement, de la violence faite aux enfants...

Crédits photos : Fidélité Films - Thibault Grabherr