La route
Cinéma / Critique - écrit par Guillaume, le 31/12/2009 (La route présente les mauvais penchants de l'âme humaine. A moins que ce ne soient les bons. Tout dépend du point de vue, comme pourrait le laisser penser un Matheson de passage.
Quand le monde court à sa perte de façon inéluctable, que les arbres tombent, que les feux se propagent, que le temps se dérègle, il ne reste pas grand espoir aux hommes encore debouts.
Viggo Mortensen campe ainsi le rôle d'un survivant. En compagnie de son jeune fils, son seul but est d'atteindre le Sud. Pour quelle raison ? On l'apprendra, mais
dans quel but, c'est une autre histoire. Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir, c'est là tout ce que l'on peut s'attendre à trouver sur la route. Aucun survivant n'est enclin à aider les autres : les réserves en nourriture se font rares et elles ne se renouvellent pas... Seules quelques bandes réunies autour du concept du cannibalisme parviennent à survivre en s'adonnant à la violence. De quoi faire froid dans le dos quant à l'humanité en chacun de nous.
La route questionne ainsi de façon évidente la nature humaine. Certains s'attachent à leurs valeurs morales, et parfois sombrent plus tard, tandis que d'autres sont prêts à tout piétiner pour survivre. L'environnement pourtant très agressif n'est alors plus le premier problème des survivants. L'enfer, c'est effectivement les autres... et soi-même.
Tout ce sens est rendu possible grâce à une réalisation graphique soignée : les tableaux dressés montrant la désolation révèlent une véritable beauté, tandis que le jeu d'acteur est convaincant. Si le film présente par moment un côté contemplatif assez ennuyeux, il sait aussi ménager quelques scènes d'actions où la cruauté est plus forte que tout.