Les rivières pourpres 2 : Les anges de l'apocalypse
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 18/02/2004 (
Devinez quoi ? Les Rivières Pourpres vont faire l'objet d'une trilogie. Ou plutôt font l'objet, puisque le deux vient tout juste de nous arriver dans les dents, et que le trois est déjà en chantier (Les Ames de L'ombre, a priori mené par Florent Emilio Siri, réalisateur de Nid de Guêpes - l'espoir persiste). Kassovitz passe la main à Olivier Dahan (Le Petit Poucet), Cassel laisse sa place à Benoît Magimel (La Pianiste, Nid de Guêpes), et seul Jean Reno accepte de reprendre son rôle de Niémans dans ce deuxième opus qui réussit l'exploit de proposer un scénario encore plus biscornu que le premier. Ce qui était peut-être une force pour les Rivières Pourpres, tend à devenir une tare pour sa suite, sans aucun doute...
En Lorraine, un cadavre est retrouvé emmuré dans un vieux monastère énigmatique. Pierre Niémans, chargé de l'enquête, exploite les maigres pistes qu'il découvre et met à jour un nouveau cadavre dans une galerie à proximité de la ligne Maginot. De son côté, le capitaine Reda récupère sur la voie publique un sosie du Christ qu'il emmène à l'hôpital. Le blessé manque alors de se faire assassiner par un mystérieux moine qui échappera à la célérité du jeune policier. En moins de temps qu'il faut pour le dire, les deux enquêtent trouvent un point de croisement, Reda et Niémans sont alors contraints de faire équipe...
Comme une bonne partie de la masse qui est allée voir les Rivières Pourpres premier du nom, le scénario dudit du film reste encore dans ses lignes fondatrices un brin flou et désordonné. Rassurez-vous, le second est nettement plus simple à comprendre. Un bien ? Pas forcément. L'enquête, sur les rails d'un entremêlement Religion / Allemagne, s'explique dûment d'elle même avec une froideur et un style gothique d'un assez bel effet, à l'inverse d'un scénario résolument incohérent. Je ne parle évidemment pas des apports stylistiques, d'une niaiserie millénaire, à l'image des ces moines - fantômes - ninjas armés de Kalachnikov. Dans un vieil entrepôt, l'illusion fonctionne ; dans un supermarché, déjà beaucoup moins. Ces bougres, non seulement fan des Yamakazis, encaissent également les coups et les balles sans gémir ni dire un mot (voeu de silence). Qui en fera les frais ? Les flics, et plus précisément Reda - Magimel, dont la principale fonctionnalité sera de se faire massacrer toutes les dix minutes. Car, malgré un schéma évident de Buddy Movie (« Alors, Reda, plus d'appareil dentaire . ? « Alors Niémans, pas encore de dentier ? »), le vieux Reno reléguera en quelques minutes le jeune Magimel au rang de faire-valoir tout juste bon à donner les torgnoles ; ou plutôt se les prendre, dans le cas présent. Demeure la technicité d'Olivier Dahan, parfois assez déroutante, qui alterne séquences d'actions plutôt réussies et scènes d'exposition bien moins valorisantes, le tout entrecoupé de plans du ciel, pour le fun.
Le ridicule ne tue pas, certes, mais il a toutefois l'impact pour reléguer une grosse sortie cinématographique en quasi-nanar anecdotique. Outre une réalisation dans globalité plutôt soignée, le scénario affiche un certain nombre d'incohérences, d'idées stylistiques franchement moches, et de scènes valant son poids de grotesque. Ajoutons quelques blagues pour la détente, un peu de sang pour le frisson, Christopher Lee pour le méchant, et le numéro trois ne nous paraît déjà plus véritablement indispensable.