7/10Renaissance

/ Critique - écrit par Nicolas, le 15/03/2006
Notre verdict : 7/10 - Noirs désirs (Fiche technique)

Tags : renaissance siecle europe italie age art france

Vous l'avez sans doute remarqué, Krinein a choisi de se parer d'illustrations sur le film pour accompagner sa sortie. Film d'animation 3D hors normes, Renaissance a en effet tout pour éveiller la curiosité : des choix graphiques plutôt atypiques, un thème peu souvent abordé dans le monde de l'animation, et surtout, des français à la barre. Tous nouveaux dans le 7ème art, leur ambition n'en est pas moins gigantesque : se tailler une bonne part dans l'univers du numérique, et en bousculer les codes.

Paris, en 2024. La jeune et jolie scientifique Ilona Tasuiev disparaît de la circulation, sans aucun doute kidnappée pour d'obscures raisons. Avalon, société lucrative versée dans la génétique, et employeur de la chercheuse, ne peut imaginer se passer d'elle, et en appelle aux forces de police les plus efficaces pour la retrouver. Karas, taciturne flic solitaire, est chargé de l'enquête...

Une modélisation proprette, bien que parfois un peu étrange dans ses proportions, et seulement deux couleurs (en l'occurrence : le noir et le blanc, à vous de juger si l'on peut considérer celles-ci comme des couleurs). Voilà en résumé les caractéristiques d'un produit français qui cherche avant tout à se démarquer de la concurrence, mais aussi à éviter les comparaisons désavantageuses. Sur ce point, Renaissance assume son parti pris : un scénario correct, prétexte à un grand défi technique et esthétique, qui nous emmène au coeur d'une histoire policière typée film américain de base : une scientifique kidnappée, un flic solitaire pour la retrouver. Rien d'exceptionnel en somme, et bien peu de surprises viennent relever le rythme de cette démonstration technique courte mais paradoxalement assez longue. En lieu et place, Paris comme vous ne l'aurez jamais vu, transposée 50 ans dans le futur. Les habitués reconnaîtront un certain nombre de lieux typiques de la capitale, futurisés pour l'occasion avec un sens du concret très judicieux. Ni intacte, ni complètement transformée, la vision de la ville projetée dans l'avenir constitue le principal intérêt du film, renforcé par l'aspect graphique si particulier qui lui peut se targuer d'être l'élément d'attraction. N'oublions pas l'animation des personnages, réaliste au possible (car recrée à partir de sujets réels) et leur modélisation, tenant plus de la bande dessinée (on est parfois amené à penser Sin City) que du photo réalisme à la Final Fantasy.

Un réel défi technique assuré avec brio, et une identité visuelle qui le démarque de tout ce qui a été vu jusqu'à présent. Un bien beau bilan, français qui plus est, auquel il ne manque que quelques couleurs supplémentaires dans des domaines plus cinématographiques, tels que le scénario, le rythme, et les personnages.