2/10Protéger & servir

/ Critique - écrit par Nicolas, le 24/11/2010
Notre verdict : 2/10 - Service contrit (Fiche technique)

Quand la comédie française se l'autorise, cela peut donner des OVNI de la trempe de ce Protéger & Servir. Attention, la profusion d'absurdités assumées peut refiler des boutons de fièvre.

Je crois aujourd'hui avoir vu le film français le plus STUPIDE de tous les temps. J'exagère un brin, mais c'est le sentiment qui s'est emparé de moi dès l'apparition du générique de fin. Je pouvais me douter de quelque chose avec la bande-annonce, mais j'étais bien loin de pouvoir imaginer quelque chose comme ça. Le pire dans tout ça, c'est que Clovis Cornillac, Carole Bouquet, et Kad Merad, trois acteurs reconnus et populaires, ont signé alors qu'ils devaient déjà avoir lu le script ! Incroyable, surprenant, ahurissant, étonnant, j'en épuiserai le dictionnaire des synonymes de Word si je m'écoutais.


Laissons tomber le scénario, une vague histoire d'attentats et de rançon, pour nous intéresser au cœur du problème : tout le reste. Protéger et Servir met donc en scène Kim Houang (Clovis Cornillac) et Michel Boudriau (Kad Merad), coéquipiers et amis pour la vie. Le premier est thaïlandais, c'est justifié dans le scénario (si si), collectionne les bons de réduction et fait tout ce qui est possible pour dépenser le moins d'argent possible (la tronche de son appartement est flippante) ; le second est un boulet avéré, roule en Logan, est incapable de mettre une bastos dans la cible ou d'avoir une note supérieure à 3 à l'examen. Heureusement, Kim trafique les évaluations, ce qui permet aux deux copains de continuer à travailler ensemble.
A partir de là, les deux scénaristes, déjà responsables de Poltergay, ont déversé dans le script tout ce qui pouvait leur passer par la tête, apparemment sans se censurer. On en prend plein la figure à chaque seconde, chaque dialogue est gavé de répliques nanardes potentiellement cultes, à tel point que le générique de fin se déroule sur un mixage ignoble de celles-ci sur fond de techno. Kad Merad nous fait même « l'honneur » d'interpréter une chanson d'église baptisée la « Olalleluïa », et inutile de dire que les paroles et le visuel appartiennent à une violence de premier ordre. La plupart des scènes s'avèrent inutiles pour l'intrigue et ne sont que des matérialisations concrètes des idées farfelues de Lavaine et son copain, et c'est pourquoi nous auront droit à des moments d'intense vide culturel comme le repas dans le restau thaïlandais, la naturiste obèse, ou bien encore l'incroyable rapport de Kad Merad détraqué par la drogue douce, c'est justifié dans le scénario (si si). Au bout d'un moment, ça devient nerveux, on rigole. Peut-être pas si on est tout seul dans la pièce, mais avec la bonne compagnie, il apparaît possible de passer une bonne soirée devant cette grosse comédie nanarde en ayant pleinement conscience de ce que l'on voit. Incroyable, surprenant, ahurissant, étonnant, j'en épuiserai le dictionnaire des synonymes de Word si je m'écoutais.

Enorme patchwork de bêtises et de stupidités sans nom, Protéger & Servir s'assume en tant que nanar comique et ne semble rien se refuser. On pourra éventuellement entrer dans le film et rire devant ce déploiement de sottises, mais à aucun moment on ne pourra considérer avoir vu un « bon film » au sens général du terme.