Pénélope
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 12/04/2008 (Tags : penelope ulysse fillon epreuve equitation paris proces
Un petit groin de paradis ?
Difficile de trouver crédit auprès des producteurs lorsque l'on est un petit réalisateur sans grande expérience cinématographique, qui plus est lorsque l'on tient dans les mains le scénario d'une parfaite inconnue aux yeux du grand public, n'est-ce pas Mark ? Mais il suffit généralement qu'un grand nom de l'industrie cinématographique émette un coup de cœur pour que l'univers se débloque, et c'est ainsi que Reese Witherspoon, l'une des actrices les mieux payées du cosmos hollywoodien, parvient à mettre sur les rails ce joli petit conte qui nous montrera, une fois de plus, qu'il faut s'accepter tel que l'on est, et que la plus belle partie d'une personne se trouve certainement à l'intérieur...
Car Pénélope (Christina Ricci) est maudite. Pas de sa faute, remarquerons-nous, puisque le forfait est assigné à un de ses lointains aïeuls aristocrates qui n'hésita pas à copuler avec la servante du coin pour ensuite la laisser tomber comme une voiture malpropre. La donzelle se jette d'une falaise, provoquant la colère de la sorcière maternelle qui décrète que la prochaine fille de la famille sera une cochonne. Pénélope, donc, naît avec un groin proéminent et des oreilles pointues, et l'espoir qu'un aristo pas regardant la demandera en noces et annulera du même coup le sort...
Jambon baillonnéPostulat intéressant, certes, qui trouvera une application comique évidente dans la première partie du film, où les prétendants se succèderont et s'enfuieront inexorablement en hurlant. Imaginatives, drôles, ces quelques dizaines de minutes prennent à contre-pied les recettes type du conte fantastique et de la comédie romantique, deux genres largement retrouvés dans ce Pénélope. Hystérique, la maman fait des pieds et des mains pour caser sa progéniture, tandis que le père emprunte une relativité toute masculine et un air blasé, et que Pénélope perd tout espoir. Mais voici que se pointe la tête d'affiche masculine, en la personne de James McAvoy, et avec lui les premiers soubresauts de ce que sera véritablement Pénélope : une autoroute de bons sentiments. Si Maxwell (James McAvoy, donc) semble ne rien avoir du prince charmant des contes, le scénario déboîte et suit scrupuleusement les panneaux de la comédie romantique teintée fantastique. Tous les clichés s'empalent sur le film, jusqu'au dénouement moralisateur qui nous ramène à la plus simple expression de certains Teen Movies : l'acceptation de soi. Pénélope s'échappe donc de chez elle et découvre le monde des vivants, celui des "gens normaux", et c'est au contact de la société auquelle elle échappait qu'elle apprendra sur elle-même. Oubliées, les premières minutes, le rythme devient mollasson et la réalisation peu inspirée de Palansky, lorgnant parfois du côté de Tim Burton, n'y arrangera rien.
Un conte doublé d'une comédie romantique, les deux ramenés à leur plus simple condition. Passée une première partie assez bidonnante, le film s'enlise dans des récurrences de genre assez ennuyeuses, et se termine en eau de boudin, c'est le cas de le dire. Reste Christina Ricci, impeccable dans sa transformation.