Le parfum de la dame en noir - 2005
Cinéma / Critique - écrit par Vincent.L, le 14/09/2005 (
Larsan (Pierre Arditi) met en scène sa mort lors d'une représentation de magie. Plus tard, Mathilde Stangerson (Sabine Azéma) et Robert Darzac (Olivier Gourmet), récemment mariés, se rendent chez leurs amis Edith (Zabou Breitman) et Arthur Rance (Bruno Podalydès)...
Deux ans après le succès du Mystère de la Chambre Jaune, Bruno Podalydès (Versailles Rive-Gauche, Dieu seul me voit, Liberté-Oléron) donne une suite de 8 millions d'euros aux aventures du fameux Joseph Rouletabille (Denis Podalydès) de Gaston Leroux. La troisième adaptation du roman (après celles de Marcel L'Herbier en 1931 et Louis Daquin en 1949), filmée sur l'île de Port Cro (qui offre son lot de belles images ensoleillées et paisibles), propose le même cocktail de comédie, de mystère et d'hystérie. Deux nouveaux venus, Vincent Elbaz (le Prince Galitch) et Zabou Breitman, complètent un casting déjà impressionnant.
Sur un ton toujours aussi enlevé, les gags, scènes et dialogues caustiques se succèdent; avec en tête Sinclair (Jean-Noël Brouté) qui, comme dans Le Mystère de la Chambre Jaune, est une véritable perle amusante de maladresse. Les autres personnages, tous à leur façon, apportent leur pierre à la farce générale. On retient particulièrement Arthur Rance, incarné par le réalisateur lui-même, qui se démarque par un humour volontairement nullissime et Mathilde, qui excelle dans sa bonne humeur quasi excessive.
Encore une fois sans distinction avec Le Mystère de la Chambre Jaune, le jeu théâtral, avec des excitations gestuelles et vocales pendant la quasi totalité des deux heures de film, a de quoi séduire comme irriter. L'enquête policière, plus tordue encore que dans la première adaptation, se perd presque dans sa complexité et ses incertitudes. L'explication finale s'étend sur plus d'une dizaine de minutes, choisissant de tout détailler.
Même si l'on rit parfois allègrement (le mariage, les périscopes, la planche de rondins, la flûte du prince...), des longueurs se font indéniablement ressentir, comme c'était déjà le cas dans Le Mystère de la Chambre Jaune.
Au fil de l'enquête du Parfum de la Dame en Noir, Rouletabille en apprend plus sur sa propre histoire. Si le film est aussi mystérieux et drôle que le premier, il perd tout autant de son rythme dans des explications longuettes et de trop nombreuses scènes qui manquent de punch.