Panic room
Cinéma / Critique - écrit par Guillaume, le 25/04/2002 (Tags : panic room film david fincher foster jodie
Prenant, mais sans surprise
Récemment divorcée, Meg Altman (Jodie Foster) emménage dans une demeure à New York avec sa fille Sarah. Outre le luxe et la grandeur de l'édifice, la demeure a ceci de particulier qu'elle est dotée d'une "panic room", c'est à dire une sorte de bunker de survie destiné à servir de dernier remparts contre d'éventuels cambrioleurs. Et évidemment, dès la première nuit passée dans la maison, le pire survient...
Panic Room fait partie de la catégorie des films au scénario tenant sur un ticket de métro et pourtant efficace. C'est clair que l'idée n'a pas été cherché bien loin, on croirait plus ou moins que David Fincher s'est contenté d'adapter son Alien III en recyclant les aliens en cambrioleurs, le pénitencier en Panic Room. D'ailleurs, c'est là aussi un sentiment d'enfermement et d'oppression que le cinéaste tente de transmettre au spectateur. Avec bien peu de succès... on reste bien tranquille, bien passif calé dans le fond de son fauteuil en attendant que ça se passe. Mais ne soyons pas injuste, il y a tout de même quelques moments de tensions : c'est toujours fascinant d'entendre sa voisine de cinéma murmurer un "vas-y !" pendant qu'à l'écran l'héroïne tente désespérément d'attraper son téléphone portable afin d'appeler la police. Si c'est pas de l'interactivité ça !
A défaut d'une impression d'étouffement et/ou de suffocation, on retiendra la plus grande qualité du film, son esthétisme. C'est bien filmé, on voyage littéralement dans la maison grâce à des mouvements de caméras traversant les murs et les plafonds, volants à travers les pièces. Le soucis du détail est inhabituel mais remarquable : lorsque l'un des cambrioleur tente de détruire un mur grâce à une masse, on a le droit à un gros plan nous montrant nettement les particules de poussières en vibration. Toutes ces petites choses créent une atmosphère particulière, sans pour autant sombrer dans le ridicule. Bien dosé.
Finalement, Panic Room est une réussite indéniable, moins original que Fight Club certes, le film parvient à planter un décor réaliste et prenant, sans tomber dans le grotesque ou le film catastrophe facile. C'est dépaysant, amusant par moment, et rien que pour Raul, le cambrioleur à la cagoule, il faut se déplacer jusqu'au cinéma...