5.5/10Otage

/ Critique - écrit par Nicolas, le 27/04/2005
Notre verdict : 5.5/10 - Family Man (Fiche technique)

Tags : otages otage france francais mali petronin prise

Family Man

Qui a dit que Bruce Willis était has been ? Pas moins de six films en 2004, dont Ocean's Twelve (second rôle, il est vrai) et le très attendu Sin City (de Robert Rodriguez). Entre les deux, Otage de Florent (Emilio) Siri, récupéré par les USA après un Nid de Guêpes remarquable en terme de réalisation, recommandé par Bruce Willis himself. Quand on sait que seul Luc Besson eut l'honneur en tant que Français de l'obtenir en tant qu'acteur, il y a de quoi prendre la grosse tête, non ?

Au bout de sept ans affecté au SWAT comme négociateur, Jeff Taley (Bruce Willis) raccroche sa casquette à la suite d'un échec qui impliquera la mort de toute une famille. Terré comme chef de la police d'un petit village reculé depuis un an, en proie à de sérieux problèmes familiaux, Jeff est une fois de plus confronté à une prise d'otage, la petite famille d'un comptable friqué, dont il refuse en premier lieu la responsabilité. Ne l'entendant pas de cette oreille, les employeurs dudit comptable, motivés par des pièces à conviction douteuses coincés dans la résidence, kidnappent la famille de Taley en lui intimant de récupérer un DVD à tout prix...

Trois jeunes pas très bien dans leur tête dont un psychotique fini décident de voler une voiture dans une résidence protégée par tous les angles et même les plus inatteignables. Pourris par l'alarme silencieuse, ils prennent en otage toute la famille en vociférant et en tirant comme des malades. Niveau scénario, on en est là : un postulat simple, pour ne pas dire basique, conventionnel, et finalement assez peu intéressant. Mais, deuxième paragraphe, la famille du célèbre négociateur Jeff Taley est enlevée, because un certain nombre de gens très mal intentionnés flippent grave pour leur scalp, à moins qu'un certain objet soit soustrait à la baraque. Ils sont calmes, organisés, inventifs, et prêts à tout. On monte d'un petit cran, certes, pour arriver dans un terrain de n'importe quoi ultra poussé qui sied à merveille au thriller - suspense qu'Otage assume, du moins dans sa première partie. Enfin, troisième et dernier paragraphe, le psychotique fini est, vraiment, un psychotique fini. Point de rupture, l'histoire pue l'incohérence, l'invraisemblance, et quelques autres petites choses en ence ou ance, jusqu'à son dénouement qui ne vous fera certainement pas baver de surprise. Mais, en fin de compte, le scénario alambiqué de Otage trouve une utilité et même un intérêt particulier. A la réalisation, Florent Emilio Siri, un bon, un très bon même, qui utilise chaque parcelle de n'importe quoi pour en faire un véritable feu d'artifice visuel. Florent s'amuse, et Florent assure. Bien évidemment, la surenchère d'idées de conception et la débauche visuelle amènent un décalage, comme si le film s'arrachait d'un genre pour en retrouver un autre, plus fantasque, plus marquant. Probablement le carrefour de tous les problèmes, mais les images restent, à défaut de tout le reste.

Un pur produit dans la veine hollywoodienne, véritable pot pourri d'incohérences, de clichés, et d'invraisemblances. Pour contrebalancer tout ça, une réalisation franchement inspirée, tendue, belle, expressive, et pétaradante. C'est pas Byzance, mais on ne repart pas les yeux vides.