Nico
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 23/11/2010 (Tags : nico icon album velvet nicotine underground pizza
Steven Seagal à ses débuts ressemble au Steven Seagal contemporain, à ceci près qu'il pèse une bonne cinquantaine de kilos en moins. Et que ses films ressemblent moins à des gros nanars.
Sans Nico, nous n'en serions pas là. Le monde ne connaîtrait pas Steven Seagal, les étalages de DVD bon marché ne regorgeraient pas de titres aussi évocateurs que « Echec et mort », « Explosion imminente », ou « Désigné pour mourir », et lors des soirées nanars, les participants ne se gausseraient que de Chuck Norris ou de Van Damme. Steven, vous permettez que je l'appelle Steven, a eu son heure de gloire cinématographique grâce à ce film de 1988 où il incarne un flic - attention au rebondissement - « intègre ». Le scénario possède même quelques lignes du cru de Steven Seagal, qui n'a pas hésité à y incorporer des éléments de sa vie réelle.
Nicolas Toscani est donc un éminent spécialiste d'Aïkido, formé au Japon dès l'âge de dix-sept ans. On note un passage par la CIA, puis il devient inspecteur de la police de Chicago où il est réputé pour ses manières expéditives et sa forte tête. Confronté à un cartel de trafiquants de drogue impliquant les pouvoirs fédéraux, il va devoir se battre seul. Même s'il faut pour cela passer au-dessus de la loi...
Le regard du Saumon Agile. Impressionnant.Nico n'est pas un nanar comme nous avons pu avoir l'habitude d'en voir. Le film accuse certes son âge, utilise des grosses ficelles typiques de l'époque et du genre, mais s'inscrit dans un registre de films policiers très potables pour l'époque. On retrouve donc un personnage honnête et droit, loyal et fier, bon père de famille, qui ne recule devant rien pour faire régner la loi. Dans ce type de rôle, Steven évolue comme un saumon agile dans l'eau, il lui suffit de grimacer, plisser les sourcils, et de se mordre les lèvres de temps en temps pour rester crédible. Sa quarantaine fringante lui permet d'afficher un corps d'athlète, svelte et robuste, et même s'il court de manière assez bizarre (regardez ses poignets), sa stature et son regard de fou furieux en impose. Ce n'est pas un Clint Eastwood, mais il y a un petit côté bad guy qui n'est pas désagréable dans l'idée. Et puis, contrairement à un Bruce Willis ou un Arnold Schwarzenegger, Steven est un véritable maître d'Aïkido, même s'il n'en conserve que l'aspect le plus martial. Quand il tabasse des méchants, il use et abuse de techniques aux noms aussi colorés que Irimi Nage ou Kote Gaeshi, un vrai festival de bourre-pifs japonais.
Oui, c'est un film avec Steven Seagal
et Sharon Stone.Comme je l'ai précisé, le film affiche plus de vingt ans. Impossible de se laisser surprendre par une intrigue grandement périmée, où les coéquipiers qui ne veulent pas rester dans la voiture se font systématiquement descendre. Si je vous dis que le personnage principal sera suspendu et devra rendre son insigne et son arme de service, vous serez étonné ? A côté de tout cela, ça balance du « fuck » à tout va, ça se tire dessus n'importe comment, ça veut jouer les gros bras au panier bien garni, mais au final, on reste moyennement impressionné par ce déferlement de testostérone qui reste ridicule face à un Expendables contemporain.
Dans la très grande filmographie de Steven Seagal, Nico est certainement ce qu'il y a de plus recommandable. Le film se positionne comme un polar d'action typique des années 80, et n'a donc que peu d'intérêt aujourd'hui, si ce n'est de (re)découvrir un Steven Seagal au sommet de son art et de sa forme.
La loi, c'est lui.