Pas un mot

Chaque acteur confirmé ou peu s'en faut s'est allié un jour avec un cas psychiatrique. Tom Cruise, Bruce Willis, Daniel Auteuil (..),.. Là, c'est au tour de Mr Zeta-Jones, c'est à dire Michael Douglas de devoir tirer les vers du nez d'une personne visiblement un peu dérangée et qui indéniablement en sait long.

Nathan Conrad a tout de l'idéal américain. Une petite famille adorable, un brevet de psychiatre, un moral au beau fixe... Un matin, sa fille unique Jessie disparaît, et les ravisseurs très bien organisés ne demandent qu'une chose : un numéro détenu au plus profond de la mémoire de la patiente de Nathan, un cas psychiatrique très compliqué...

Le film repose donc entièrement sur l'idée un peu éculé d'un homme classique coexistant avec une personne un peu dérangée. Sauf que là, il s'agit d'un psychiatre, donc de quelqu'un qui sait ce qu'il fait. Et d'ailleurs ça va pas traîner. On s'attend à un duel psychologique des plus compliqués, mais finalement la relation va être très vite établie et très vite menée au bout. Pourtant, le film de deux heures passe comme une lettre à la poste. Surtout grâce à un scénario pas emmêlé à mort mais qui distille ses clés (à grands coups de flash-back) petit à petit et monte un bon thriller. Chaque membre de la famille Conrad aura droit à son petit morceau de bravoure, entre la fille maligne qui fait savoir à sa mère où elle est, la mère dans le plâtre qui arrive à tataner un ravisseur, et Nathan qui nettoie à la fin. Dis comme cela, ça paraît être une blague, mais c'est plutôt bien fait et relativement crédible, ou peu sans faut. Certains passages sont, il est vrai, un peu trop facile, mais il serait un tort de plomber ce film pour ces quelques détails qui n'entament pas un bilan plutôt positif.

Pas un mot est un thriller convenable qui ne sort pas énormément des sentiers battus, mais bien conçu et interprété, qui saura vous garder alerte jusqu'au bout sans vous ennuyer.