Millions
Cinéma / Critique - écrit par Vincent.L, le 16/07/2005 (Tags : millions million donnees euromillions recherche france francais
Alors que Damian (Alexander Nathan Etel), un jeune garçon anglais, joue dehors, un sac de sport rempli de milliers d'euros lui tombe littéralement du ciel...
Millions est le dernier film de Danny Boyle, le réalisateur anglais à qui on doit Trainspotting, Une Vie Moins Ordinaire, La Plage et 28 Jours Plus Tard. Partant d'un état de fait on ne peut plus hypothétique, le passage à l'Euro du Royaume Uni, le film donne un ton de départ qui annonce qu'on ne baignera pas dans le sérieux, ce qui s'averera ambigu sur un certain nombre de points.
Partant souvent dans des délires religieux, le long métrage irritera un certain nombre de catholiques qui n'apprécieront pas de voir des saints fumer ou encore tenir des propos possiblement choquants. Mais, avec un minimum de considération, ils relativiseront par le second degré évident des propos tenus. Le visuel, esthétiquement parlant très proche du Nothing de Vincenzo Natali, plein de couleurs franches presque dignes d'un comix, participe à ce côté décalé.
Porté par les deux acteurs principaux, Alexander Nathan Etel et Lewis Owen McGibbon (Anthony), respectivement âgés de 7 et 9 ans, Boyle nous propose deux réactions différentes face à un butin plus que conséquent. L'un veut investir, le faire fructifier pour en tirer profit à long terme alors que l'autre veut systématiquement, et de la manière la plus désintéressée qui soit, le donner aux pauvres. Cela donne un certain nombre de scènes légèrement caustiques (à l'école, avec le facteur...) où la tendre naïveté du plus jeune garçon Damian rencontre une réalité largement moins rose et douce, en partie incarnée par le grand frère.
Tout son long, le film avance dans un propos où il se perd. Entre l'apparition claire d'un certain nombre de partenaires commerciaux tels que Coca Cola et Nike, des délires complètement absurdes et un final qui prône l'aide à l'Afrique, il baigne dans un paradoxe qui le dessert grandement.
Changeant trop souvent d'orientation entre délires et réalisme, Millions perd toute crédibilité dans les deux propos et laisse le spectateur perplexe. Il demeure néanmoins une belle réalisation poétique.