Meurs un autre jour
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 25/11/2002 (Tags : bond james film autre die day another
Tout bien pesé, le sieur Xander «xXx» Cage n'est pas si éloigné de notre bon vieil anglais de James Bond, à quelques détails près. Le premier fait tout péter avec un évident sentiment de rébellion mal léchée, le deuxième fait tout péter aussi mais avec style et classe. Meurs Un Autre Jour est donc le vingtième opus de la grande saga de l'espion britannique, toujours au mieux de sa forme après quarante ans d'existence, s'autorisant même un peu de subtilité tout en gardant les principales caractéristiques de ce qui fait le charme de la série. J'ai cité l'immanquable James Bond Girl, les gadgets, et la formidable prestance de Mr Bond...
Trahi lors d'une opération secrète en Corée Du Nord, l'agent secret James Bond (Pierce Brosnan) est capturé, non sans avoir réussi à accomplir sa mission. Quatorze mois plus tard, il est échangé contre le dangereux terroriste Zao, qui porte encore sur son visage les traces de leur précédente rencontre. Suspecté par les siens d'avoir parlé sous la torture, Bond n'a d'autres choix que de s'échapper et de se mettre lui-même à la recherche du traître...
James Bond fête ses quarante bougies, et son vingtième film. Pour l'occasion, pas de chichis, le monde va en prendre plein la tête (ce qui aurait pu être le titre). Xander a voulu jouer au dur, Bond va lui montrer qui est le patron, et sur le même terrain. Surf, Hovercraft, course poursuite sur banquise, le rythme prend un certain coup de boost, qui n'est pas du tout déplaisant en fin de compte. Notamment le chassé-croisé sur la terre gelée, en Islande, où l'agent britannique se dépêtre d'un coriace ennemi au volant de sa fameuse Aston Martin (bourrée à mort de gadgets, comme d'habitude bonne pour la casse). Ou encore la scène finale, à bord d'un avion en flamme menaçant à tout de moment de froisser le costard dans un crash explosif. On n'était pas habitué à autant, mais Bond veut montrer qu'il est le roi, après tout. Bien sûr, et c'est un de ses principaux traits de caractère, la crédibilité de l'action passe au second plan. Mais l'important est qu'il sorte sa cravate indemne de la manière la plus classieuse que l'on puisse imaginer. Etonnant d'ailleurs que les scénaristes arrive encore à nous surprendre, après toutes ces années. Surtout que le scénario fait honneur à la série, toujours empêtré et imaginatif à souhait, construisant petit à petit un nouveau grand méchant ambitieux et mégalomane, qui ne trouve rien de mieux que de construire une arme dévastatrice. Rien que ça! Au milieu de toutes ces petites embrouilles, James Bond a besoin de se détendre, c'est à dire de partir à la chasse de sa girl du film. Deux nominées pour le plumard c'est fois-ci : Hale Berry, en ersatz de Ursula Andress (Dr No), personnage un peu creux mais néanmoins (= surtout) agréable à regarder ; Et Rosamund Pike, collègue du MI 6, une beauté glacée un peu plus intéressante. Je ne vous cache pas qu'il y aura deux gagnantes, comme toujours...
Plus rythmé, inventif tout en gardant l'esprit de la série, Bond se montre une nouvelle fois invincible dans son costard propre et repassé d'agent secret au service de sa majesté. Le scénario trouve le tour de force d'éviter les longueurs tout en confrontant l'espion à de nouvelles épreuves inédites, même si la crédibilité est, comme d'habitude, rangée soigneusement dans un coffre (dont la clé est au fond d'un puit). Nouvelle race ou pas, la relève est encore loin...