La mémoire dans la peau
Cinéma / Critique - écrit par camite, le 12/05/2004 (Au large de Marseille, des pêcheurs récupèrent incidemment un homme apparemment mort. Sauf que pas tout à fait. Le baigneur a deux balles dans le dos et un numéro de compte bancaire suisse dans la côte. Il ne le sait plus parce qu'il est amnésique, mais son nom est Bourne, Jason Bourne. Et il va le savoir rapidement, pas mal de gens semblent lancés à sa poursuite. Il va donc falloir fuir, mais aussi comprendre comment en est-on arrivé là.
Bonne surprise de l'été américain 2002, cette Mémoire dans la Peau faisait figure de pari à plus d'un titre avant sa sortie. Parce que Doug Liman, petit cinéaste indépendant. Parce que Matt Damon, pour la première fois en vedette d'un film d'action. Parce que Franka Potente, actrice allemande à la conquête d'Hollywood, du monde, de l'Univers... Et puis parce que sortir un film d'espionnage sans une once d'ironie ou de second degré à l'époque de James Bond et d'Austin Powers n'est pas à proprement parler un calcul commercial infaillible. Mais tant qu'à faire, parlons plutôt de réussite artistique.
Doug Liman a donc pris le parti de réaliser un thriller à l'ancienne et à l'européenne, s'inspirant vraisemblablement plus de Nikita que de Le Monde ne suffit pas. Le suspense tient bien le coup et ne laisse pas souvent au spectateur l'occasion de relâcher son attention. Tant mieux, mais le film aurait peut-être été encore plus excitant s'il avait épousé le point de vue des « méchants », sans rien révéler (jusqu'à la fin) de l'amnésie de Jason Bourne. En même temps, il ne s'agirait plus tout à fait d'un film d'espionnage. Question de parti pris.
Concernant le couple vedette, Damon tient le choc sans grand génie mais avec suffisamment de professionnalisme pour faire oublier deux heures durant quelques prestations bien fadasses. L'histoire d'amour qui naît entre son personnage et celui incarné par Franka Potente arrive un peu comme un passage obligé sur la bobine mais l'actrice est la plus belle en activité actuellement et les nuances qu'elle met dans son sourire en trois étapes mériteraient à elles seules un prix de « fille la plus sexy du monde » (ou autre distinction du même genre).