Mémoire effacée

Telly (Julianne Moore) et Jim Paretta (Anthony Edwards) ont perdu leur fils Sam il y a plus de 14 mois dans un accident d'avion qui fit neuf jeunes victimes. Après la disparition inexplicable d'une photo de son fils qu'elle contemplait pourtant tous les jours, Telly s'aperçoit que l'existence de fils semble avoir été oublié par l'ensemble des gens qu'elle côtoie. Au point que ceux-ci la désignent comme atteinte de folie, avec plus ou moins de ménagement. Pour elle, pas de toute : elle n'a rien inventé, et elle compte bien le prouver...

Les photos changent, les vidéos s'effacent, les gens perdent la mémoire, et les journaux égarent des infos. Mais pourquoi tant de haine ? Pourquoi veulent-« ils » donc supprimer le souvenir du petit Sam, déclaré mort dans un tragique accident d'avion avec huit de ses petits camarades ? Un calvaire que va devoir subitement subir la brave Telly, larme à l'oeil et jambes vivaces, pour découvrir une vérité qu'il aurait été préférable de ne jamais révéler. Les dénouements de ce genre sont aux films ce qu'est le virus Ebola à l'ensemble de l'humanité : un fléau. Un manque d'imagination manifeste, assumé de surcroît, que l'on pourrait piffer à des kilomètres si ne demeurait pas en notre être la petite lueur d'espoir dissimulée sous les mots « non, ils n'ont quand même pas fait ça... ». Bah si. Julianne Moore y croit dur comme fer, au point de ramener les souvenirs d'une victime qui était visiblement peinard à se bourrer la tronche depuis 14 mois sans raison apparente. Et petit à petit, main dans la main, la vérité éclate. Le bateau tient bien pendant 45 minutes, avant de se manger un sévère iceberg d'ineptie qui le gonfle d'eau à n'en plus finir. Les rôles secondaires sont sacrifiés, les rôles principaux manquent de se noyer, et le capitaine pourtant pas trop déméritant n'aura plus qu'à disparaître avec son bateau.

Une réalisation assez efficace, complètement poignardée par un scénario fantastiquement stupide et son lot de rebondissements ineptes associés. Ca trépide quelques instants, puis ça trépigne, malgré une composition correcte de Julianne Moore, et une identité graphique presque reconnaissable.