5.5/10The Matador

/ Critique - écrit par weirdkorn, le 17/11/2005
Notre verdict : 5.5/10 - Sans olé (Fiche technique)

Même les tueurs ont besoin d'amis... Voilà la jolie petite phrase d'accroche de Matador dont la seule présence précise qu'on ne va pas voir pas une corrida mais un film comique, ou supposé l'être. On peut d'ailleurs noter que l'inverse n'est pas forcément vrai, les gens normaux n'ayant pas besoin de tueurs comme amis. Mais c'était pour l'anecdote. En tout cas, Julian Noble tueur solitaire, alcoolique, dépressif et très porté sur le sexe opposé a besoin de compagnie. Il trouvera dans un bar de Mexico un businessman un peu gauche, son caractère opposé, qui sera à la fois séduit et offensé par cet homme au fort charisme.

Qui peut camper un tel personnage ? Un ex James Bond pardi ! Pierce Brosnan vient officiellement de casser son image. Le principal intérêt du film porte d'ailleurs sur cet aspect et l'acteur Anglais étant également producteur, on sent qu'il n'y a eu aucune gêne pour rendre l'ancien sex symbol grossier et antipathique, même l'inverse. Reste à voir si la moustache à la Magnum et la coupe en brosse vont dans ce sens.

En dehors d'un Pierce Brosnan perfusé sous whisky, il ne ressort pas grand-chose du film et du tandem où toute l'attention est portée sur l'anti James Bond. Greg Kinnear, toujours impeccable, joue un rôle bien trop effacé pour vraiment ressortir. C'est également le cas du scénario, minimaliste et peu trépident, qui ne se montre efficace que lors de la première partie pour raconter la rencontre des compères. Le rythme baisse par la suite et seule la fin nous redresse la tête. Film avant tout comique, The matador ne fait jamais franchement rigoler, à la rigueur sourire, ce qui est assez problématique puisque la non-intrigue de l'histoire ne peut pas rattraper le manque de pèche.

On sent que The Matador a été conçu pour voir l'ex James Bond Pierce Brosnan dans un rôle totalement décalé de tueur névrosé et grossier en proie à des crises d'angoisse. Passé ce fait, le film se regarde sans jamais passionner et aurait dû recevoir un bon coup de boost dans sa deuxième partie.