6/10Master and Commander : de l'autre côté du monde

/ Critique - écrit par weirdkorn, le 01/01/2004
Notre verdict : 6/10 - Oh mon bateau (air connu) (Fiche technique)

Tags : film master commander peter weir monde cinema

Barre à tribord, moussaillon! Hissez les voiles! Hardi, les gars! Branle-bas de combat! Voilà ce que vous entendrez tout le long de Master and Commander. Peter Weir (Le cercle des poètes disparus, le Truman Show) a voulu reconstituer la vie des navires de guerre au début du 19ème siècle dans toute sa minutie. De ce point de vue, le résultat est saisissant de réalisme. Alors si vous aimez les films historiques et la mer, préparez vous à l'abordage.

L'équipage du Surprise commandé par le capitaine Jack Aubrey (Russel Crowe) doit pourchasser un navire français (l'Achéron) dans le contexte des guerres napoléoniennes tout en sachant que le bateau à abattre est plus moderne, mieux équipé, armé et tout le tintouin. Mais impossible n'est pas français, ni anglais pour Jack la chance qui va tout faire pour battre son ennemi, surtout par fierté, devoir et entêtement. Il faut noter que dans le livre d'où provient l'histoire, le navire ennemi est américain. Mais Hollywood a préféré prendre d'autres méchants qui puissent rentrer dans le contexte de l'histoire et qui soient un peu à la mode.

Master and Commander n'est pas vraiment un film d'action mais plutôt une reconstitution historique. C'est un huit-clos qui bouge. De toute l'histoire, on ne suit qu'un seul point de vue, celui du Surprise qui nous entraînera pendant plus de deux heures des côtes du Brésil au Pacifique. Alors si vous aimez la marine, les frégates aux grandes voiles et la camaraderie virile, vous allez être servi. Peter Weir a voulu montrer dans les moindres détails la vie d'un équipage et la façon dont se passait une grande expédition maritime dans ce siècle de découvertes scientifiques. Cela s'est fait parfois au détriment du scénario et d'une certaine logique géographique.

Le réalisateur en a peut-être trop fait. Voir pendant deux heures quasiment la même chose peut s'avérer rébarbatif même si c'est très bien fait. Il y a d'ailleurs une petite échappatoire dans cette histoire de matelots avec le début des sciences naturelles où le docteur du navire qui est naturaliste découvre les Galapagos. Çà ne sert pas vraiment à grand-chose mais c'est sympathique et écolo.

Master and Commander possède un scénario un peu trop banal mais correct. Mais au fur et à mesure, le rythme se ralentit et l'action devient répétitive. Par contre, les scènes de combat naval sont splendides, réellement impressionnantes et l'on n'avait pas envie de se trouver sur le bateau à ce moment là. Le jeu des tous les acteurs est impeccable. Russel Crowe est crédible en capitaine obstiné comme d'ailleurs tout le reste de l'équipage. Même si la reconstitution est parfaite, le résultat final ne passionne pas et le film manque d'un vrai suspense.

Grâce au talent de son réalisateur, Master and Commander se révèle être un bon film, agréable et très réaliste mais quand même loin d'être exceptionnel.