6.5/10Man of Steel - Les origines de Superman

/ Critique - écrit par Islara, le 19/06/2013
Notre verdict : 6.5/10 - Le Superman du XXIème siècle, avec les qualités et défauts qui vont avec (Fiche technique)

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Vous l'aurez compris, s'il y a bien quelque chose qui ne va pas dans Man of Steel, c'est son titre. Quand on nous a raconté la genèse de Batman, le film s'est appelé Batman Begins, pas Man of Leather ou je ne sais quoi. Rassurez-vous, ce n'est qu'une taquinerie, là où je veux en venir, c'est qu'en réalité, pour la néophyte du comic que je suis - et j'insiste sur ce point - c'est très agréable de voir à l'écran cette partie de l'histoire du super-héros préféré de Bill (vous savez, celui de Kill Bill). Pourquoi ? Parce qu'on y découvre avec force de détails et très bonne durée (les 30-40 premières minutes du film en gros) la planète Krypton, son histoire, son peuple, son agonie. Ce qui signifie qu'on a droit au départ à un film 100 % science-fiction, et cet aspect continuera à marquer l'oeuvre jusqu'au bout, car Krypton et son général Zod poursuivront Superman, même après la mort de la planète. Cette partie futuriste, il faut bien l'admettre, est assez captivante : la narration est rapide, le rythme effréné, de nombreux thèmes soulevés, avec un clin d'oeil amusant à Bienvenue à Gattaca et MatriX, et l'univers visuel s'avère très réussi par son atmosphère sombre et glauque. Le seul regret, c'est que, quand on sait que l'équipe de réalisation s'est adjoint les services de Christine Schreyer, professeur à l'université, anthropologue et linguiste, qui avait d'ailleurs participé à la création de la langue Na'vi dans Avatar, on se demande pourquoi il n'y a finalement pas eu un mot de kryptonien prononcé dans le film !? Quoi qu'il en soit, on aurait presque eu envie que cette partie science-fiction soit plus longue. Evidemment, il est tout à fait concevable que les fans purs et durs y voient plus une dénaturation de l'oeuvre qu'autre chose. Mais tout le monde n'a pas lu les comics, loin de là.

Man of Steel - Les origines de Superman
100 % science-fiction au départ.

Quand vient la suite, c'est-à-dire la Terre, on ressent une véritable rupture. Le rythme est d'un seul coup très lent, on découvre les états d'âme du héros, de manière trop sibylline d'ailleurs, ainsi que quelques unes de ses difficultés physiques et psychiques pour s'adapter au milieu terrestre, qu'on ne comprend pas très bien sur le coup. Un va-et-vient, assez classique désormais dans la narration des films modernes, permet de capter l'attention du spectateur et d'éviter une certaine monotonie, laquelle guette quand même le film un peu en permanence sans jamais vraiment, et heureusement, l'attraper. Le rôle des parents adoptifs de Clark Kent est bien mis en valeur mais reste cependant un peu trop elliptique, car il faut passer à Loïs, et là aussi c'est un assez bonne surprise. En effet, la madame n'est pas en reste dans le caractère et la personnalité qu'on lui a attribués. Encore un trait de notre cinéma moderne : les dulcinées de nos héros ne sont plus des potiches, ou plus totalement. Loïs se retrouve donc avec une personnalité assez forte, ne manquant pas d'une répartie et d'une audace amusante avec les militaires, ce qui est au final plutôt réaliste quand on regarde ce que sont nos femmes journalistes aujourd'hui. 

Man of Steel - Les origines de Superman
Zod, plus charismatique que Superman.

Entre ses quatre parents et une Loïs de caractère, le pauvre Clark s'en retrouve presque fantôme dans l'histoire. Passant son temps à maintenir le secret sur son identité, on ne voit pas grand chose d'autre de lui, surtout que très vite, le réalisateur et son équipe, reviennent à leur choix de base : les origines de Superman et son passé kryptonien qui le rattrape. Alors, on passe à l'action et de l'action de grande envergure qui se lance dans une chevauchée sans fin, pour en mettre plein la vue au spectateur. Du coup, Superman continue alors à rester un peu fantôme, car on ne voit plus de lui que la machine à bastonner. Ces scènes d'action, où la mécanique extra-terrestre et donc futuriste fait son retour, sont très impressionnantes. Elles pèchent cependant parfois par un manque de clarté et un côté un peu brouillon. Mais le plus grand reproche est ailleurs. En principe, des rafales de violence et de destruction sont censées porter une histoire, qui a été préalablement montée en puissance, et en faire une apothéose, comme c'était le cas dans MatriX ou Avatar. Or, dans Man of Steel, ce n'est nullement le casL'intensité émotionnelle n'est en effet pas allée assez haut et, de ce fait, l'action vient juste jouer le substitut d'un certain vide au lieu de sublimer une grande histoire (d'ailleurs, Loïs devient tout de suite plus potiche dans cette partie). Ce sera toujours le grand point faible des films d'action : quand il n'y a que ça, c'est plaisant mais ça ne va pas plus loin. 

Man of Steel - Les origines de Superman
Les cinéastes ne savent toujours pas ce qu'est un véritable accouchement.

Bref, on nous offre un Superman du XXIème siècle, c'est-à-dire un scénario modernisé dans bien des aspects, une belle dose de science-fiction, des grands moyens, une musique orchestrale portant parfaitement le film (forcément, c'est Hans Zimmer), mais avec aussi le défaut de nos sociétés modernes : trop de part donnée à une action, qui au lieu de porter un scénario trépidant, se contente d'être juxtaposée à une histoire manquant d'intensité. Trop de forme, pas assez de fond. Un peu dommage mais on passe néanmoins un bon moment et on ne s'ennuie jamais.