Lucky Girl
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 27/09/2006 (Tags : lucky girl film comedie jeux livres fille
Pas de méprise, il ne s'agit pas d'un énième Teen Movie survolant la construction un peu utopique d'un couple formé de deux beaux jeunes gens plein d'avenir et de rêves dans la tête. La vitesse supérieure est maintenant passée, Lucky Girl appartient à la catégorie des Post-Teen Movie survolant la construction un peu utopique d'un couple formé de deux beaux jeunes gens plein d'avenir et de rêves dans la tête. Avec, en bonus, l'apport d'une petite pincée de fantastique pour relever le goût de la comédie et donner dans l'original, à l'image du Freaky Friday de Mark waters (également avec Lindsay Lohan).
Ashley Allbright (Lindsay Lohan) est née sous une bonne étoile : sa carrière lui sourit, les billets de banque apparaissent comme par magie sur le dessous de ses talents, et jamais aucun taxi ne l'aura ignoré. Jake Hardin (Chris Pine), lui, est son contraire affirmé. Toutes les galères sont pour sa pomme, même les plus honteuses, ce qui n'est pas pour aider la promotion du groupe de rock dont Jake s'est fait l'agent. Après maintes tentatives avortées pour approcher l'éminent producteur Damon Philips (Faizon Love), Jake s'introduit dans un bal costume hyper branché en espérant remettre une maquette à l'homme d'affaire. Il rencontre Ashley, qui l'embrasse après quelques pas de danse. Le résultat ne se fait pas attendre : Ashley récupère la poisse de Jake, tandis que celui-ci parvient par un énorme coup du sort à remettre la maquette au producteur...
L'étape supérieur s'amorce pour Lindsay Lohan : cantonnée au rôle d'adolescente, la voici pour la première fois chargée d'un rôle plus adulte coincé entre l'adolescence et la maturité. Cependant, la recette ne change guère : Ashley a tout à apprendre de la vie, et c'est ce qu'elle comprendra en récupérant et en supportant la poisse héritée de Jake. Le scénario, relativement mince, tient presque entièrement sur ce postulat : à quoi peut bien servir d'être chanceux si l'on ne peut pas en faire profiter les autres ? Ashley est égoïste, opportuniste, précieuse ; Jake est généreux, prévenant, sympathique comme tout bon héros pré-formaté. L'échange de leur bonne fortune respective donnera lieu à toutes sortes de situations plus ou moins cocasses qui, à la réflexion, paraissent moins exagérées que ce que l'on pourrait attendre d'un concept comme celui-ci. Le rire n'est pas franchement au rendez-vous, même si l'ensemble est loin d'être déplaisant. Bien sûr, le film se terminera dans le chocolat assorti aux petites guimauves, comme tout bonne comédie sentimentale qui se respecte, avec en prime l'impression d'avoir regardé un film de genre qui ne fait pas avancer le schmilblick. Si la réalisation et l'interprétation générale ne casse pas des briques, un effort a néanmoins été apporté pour distinguer au mieux le changement de vie des protagonistes. Ashley se tourne dans un premier temps vers des parures blanches, immaculées, et son environnement respire la lumière et les couleurs vives, tandis que Chris se montre plus terne. Lorsque sa chance lui échappe, Ashley change d'aspect, devient moins maquillée, moins habillée. Une jolie façon d'apporter un peu de profondeur à une réalisation qui ne s'y prête guère.
A noter, le groupe britannique McFly participe de façon active au film à la fois en tant qu'acteurs et en tant que chanteurs, prêtant leurs sonorités rocks branchées à la Bande Originale. Une bonne occasion de découvrir ce jeune groupe lancé sur l'autoroute du succès...
Un film de genre assez commun, bien loin du délire qu'il aurait pu devenir. Donald Petrie (Comment se Faire Larguer en Dix Leçons) livre une réalisation somme toute correcte, même si celle-ci ne fait pas dans l'originalité, tandis que les deux têtes d'affiche roucoulent avec les facilités que l'on leur connaît. Une bonne Bande Originale tournée rock, dotée de plusieurs titres de McFly, rehausse un peu le niveau.