3.5/10Lifeforce, le film de zombie-vampire SF. Avec des nichons.

/ Critique - écrit par Loïc Massaïa, le 08/03/2013
Notre verdict : 3.5/10 - La belle est la bête (Fiche technique)

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Sur le papier, Lifeforce pouvait être réussi. Réunissant Tobe Hooper à la réalisation (Massacre à la tronçonneuse, Poltergeist...), Dan O' Bannon au scénario (Alien, le huitième passager, Total recall...), et Henri Mancini pour la musique (La panthère rose, Morsures...), le résultat est pourtant bien en-dessous des espérances.


Le savoir-faire esthétique de Tobe Hooper fournit quelques beaux plans en début de film

Pourtant, basé sur le roman Les vampires de l'espace, de Colin Wilson, le scénario comprend de bonnes idées, et un mélange des genres assez inédit, surtout pour l'époque. En effet, on y retrouve une race extra-terrrestre qui vampirise les humains de leur "force vitale", les transformant en une sorte de zombie desséché, avide de la force vitale d'autrui.

Lifeforce, le film de zombie-vampire SF. Avec des nichons.
Dans Lifeforce, zombies et vampires sont liés

Alors qu'un tel concept aurait pu être décliné esthétiquement par les scénaristes et le cinéaste, nourrissant ainsi le métrage de références à des genres très codifiés (le mythe du vampire et les films de zombies), on se retrouve avec une série B sans envergure. A trop vouloir être dans l'air du temps, Tobe Hooper ancre son film dans les années 80, le sclérosant à tous points de vue. Là où il avait réussi, avec Poltergeist, à rester simple et donc intemporel, il ne parvient ici qu'à faire un film ringard, qui vieillit très très mal. Le charme vintage n'agissant qu'au début du film, quand tous les espoirs sont encore permis.

Lifeforce, le film de zombie-vampire SF. Avec des nichons.
Rétro, mais plutôt bien fait, le début de Lifeforce est très correct

Alors qu'on aurait aimé être hypnotisé par le charme des vampires, séduit par une mise en scène subtile, des cadrages et une photographie sensuelle, Tobe Hooper préfère nous montrer continuellement les (certes jolis) lolos de Mathilda May. Et quand ce ne sont pas ses seins, ce sont ses fesses. Parfois dans des scènes à l'érotisme désincarné, pour associer -une fois n'est pas coutume- vampire et plaisirs de la chair. Notez que l'on pourra observer avec délice les atouts de la belle à peu près 98% de son temps d'apparition à l'écran. Atouts qui sont devenus a posteriori l'ultime argument du film.


Mathilda May et ses lolos procurent à Lifeforce un argument en 95C

Alors qu'on aurait aimé être oppressé par des scènes d'angoisse, où les zombies-vampires foutent les jetons, où l'ambiance est tendue et les situations inextricables, on se retrouve avec des personnages qui courent dans tous les sens, où les effets spéciaux rétros, fusillades et explosions en tout genre fusent dans tous les coins. On se croirait dans un mauvais épisode de Doctor Who, le coté kitch assumé et le bon esprit en moins.


Non mais... Mais non, quoi !

Au final, au-delà de la déception, un vrai navet qui partait pourtant sur de bonnes bases. Le film a terriblement mal vieilli, cherchant trop à être contemporain de son temps, mais passant à côté de l'essentiel. Pire : sans âme et sans thématique forte, il est même passé à côté de son époque, ne marquant ni le box office, ni les cinéphiles, ne procurant même pas a posteriori le plaisir des films d'antan.