Les larmes du soleil
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 05/08/2003 (Larmes de sommeil
Un titre un peu pompeux pour un film un peu poussif. Somalie, Vietnam, Koweït, et maintenant Nigeria, le film de guerre fait voir du pays, c'est déjà ça de pris. Et nos gentils G.O. se nomment aujourd'hui Bruce « Sauveur du monde » Willis et Monica Belluci, deux brûlantes têtes d'affiche fin prêtes à vous asséner le coup de soleil d'émotion et de valeurs vertueuses comme chacun s'y attend à chaque nouveau film de la veine...
Une opération commando américaine menée par le Lieutenant Waters (Bruce Willis) s'envole pour le Nigeria, avec pour mission d'évacuer le docteur Lena Kendriks (Monica Belluci), compatriote menacée par les guerres civiles. Mais sur place, la doctoresse refuse tout bonnement d'abandonner ses patients. Contre ses ordres, le lieutenant décide d'emmener les réfugiés pouvant se déplacer jusqu'à la zone d'extraction, bien qu'il sache pertinemment qu'il ne pourra pas les faire sortir du pays...
Un bien joli groupe d'Américains armés et compétents se retrouvent au Nigeria pour évacuer une « Américaine par alliance » un peu gonflante sur les bords. Et menés par Monsieur Bruce Willis lui-même, le visage éternellement coincé dans son expression dédaigneuse qui l'a rendu si célèbre. Un bougre finalement pas si mauvaise bête que ça, puisqu'il accepte de prendre le risque de foirer sa mission en escortant un contingent d'estropiés et autres malades. Des heures de marche dans la cambrousse en perspective, et une bonne heure de basse altitude pour nous autres. Car, même si ce n'est pas le but premier du film, tout a été pensé de sorte à provoquer une semi-léthargie chez l'assistance. Même l'opération commando façon Rainbow Six ne présente guère d'intérêt et ne parvient à retenir l'attention qu'au moyen de scènes fortement ensanglantées ; et les premiers instants du dénouement final auront même réussi à nous faire peur tellement le suspense vole bas. L'aspect émotion est presque entièrement confié, lui, à Monica Belluci, qui alterne les séquences de hurlements et les coups de gueule avec un certain savoir-faire, même si sa composition « vautrée dans la boue » est loin d'être bien profonde. L'autre partie étant gérée par un lot de scènes barbares, concentré de cruauté gratuite générée par les batailles ethniques et la stupidité humaine, dénonçant d'une manière indirecte la non-implication des pays dits démocratiques.
Au final, la morale énoncée en post de la dernière image du film résume bien Les Larmes du Soleil : « La seule chose nécessaire au triomphe du mal, c'est que les hommes de bien ne fassent rien » (Edmond Burke). En quelque sorte, une espèce de sentiment pro-interventionniste mis en image dans un film très lent et remarquablement conventionnel, convenu jusque dans le jeu de Bruce Willis.