King Kong - Preview du DVD

/ Preview - écrit par Lestat, le 23/07/2006

Tags : kong film godzilla king dvd jackson films

Preview des éditions DVD


Peter Jackson a fait un sacré chemin. Qui aurait pu croire, parmi les spectateurs de Bad Taste, que ce bonhomme rondouillard à la cervelle fuyante se retrouverait à la tête de quatre blockbusters oscarisés ? Si il a fallu pour cela qu'il laisse son titre de roi du gore prendre la poussière, Peter Jackson a marqué le cinéma en ne créant rien de moins que le Star Wars des années 2000 : la Trilogie de l'Anneau. Une adaptation de Tolkien pas dénuée de quelques défauts -le volet le plus préjudiciable étant les Deux Tours dans sa version courte-, mais qui nous a ramené vers un imaginaire et un sens du divertissement salutaire. Le tout en conservant une logique commerciale (les trois films sont des blockbusters, nouvelle sortie salle en versions longues...) permettant à Jackson de toucher un large public et de rentrer dans ses frais. En somme, la trilogie de l'Anneaux rejoignait une conception d'un cinéma populaire, vecteur de spectaculaire et d'émotion sans chercher au delà ni à abrutir le concept. Après un tel morceau de bravoure -trois fois plus de trois heures de films, emballées en un an et demi de travail-, on aurait pu penser que le brave Peter avait livré l'oeuvre de sa vie, et reviendrait à des choses plus modestes (au hasard, un film gore ?). Candides que nous étions, les tribulations de Frodon et Aragorn n'étaient que des amuse-gueules, un moyen pour Jackson de ronger son frein en attendant de pouvoir mener à bien le projet qui lui tenait à coeur depuis prêt de dix ans : un remake de King Kong.

Tombé amoureux du film de Schoedsack et Cooper depuis la petite enfance, Peter Jackson a toujours vécu dans l'optique d'en faire sa version, au point de tenter un beau jour de ses 12 ans, d'en réaliser une adaptation à base de carton et de fil de fer. L'intention est là, même si l'on est encore loin de Weta. Longtemps plus tard, en 1996, Peter Jackson est déjà un réalisateur oscarisable et a acquis le respect de la profession avec Créatures Célestes -qui reste pourtant le moins audacieux de ses films, comme quoi...-. Le gros primate lui trotte toujours dans la tête, mais ce n'est pas le bon moment : le vénérable Kong risque de subir la concurrence de Mon Ami Joe et du Godzilla de Roland Emmerich. A chaque chose le malheur est bon, et si l'attente fut sans doute frustrante pour le Néo-zélandais, elle lui permit d'arpenter la Terre du Milieu et de devenir entre autre, un réalisateur rentable. En 2003 donc, Peter Jackson sort auréolé du Retour du Roi et peut donc tranquillement mettre en scène son King Kong, dont le scénario connaît une orientation bien différente de celle pensée au départ. A l'esprit très second degré qui semblait germer de la première mouture, l'approche est désormais plus traditionnelle, plus dure et, si tant est que le terme convienne à une histoire de singe géant, plus réaliste. Plus réaliste, c'est un New York des années 30 reconstituée pointilleusement, contexte économique et social compris. C'est un grand gorille qui ressemble littéralement à...un grand gorille. Ce qui n'empêche pas une certaine fantaisie dans l'impressionnant bestiaire créé. Paradoxalement, l'univers du film sera quand à lui complètement irréel : très peu de décors en dur, le New York des années 30 ou la jungle de Skull Island sortant tout droit des ordinateurs de Weta, la boîte néo-zélandaise ayant déjà officiée sur le Seigneur des Anneaux (et Créatures Célestes et Fantômes contre Fantômes), co-fondée par Peter Jackson. Autre séquelle du Seigneur des Anneaux, Andy Serkis, qui s'est imposé tout naturellement dans l'esprit de Jackson pour jouer Kong himself, après son interprétation de Gollum dans les Deux Tours et le Retour du Roi. Le reste du casting sélectionné, de Naomi Watts à Jack Black en passant par Thomas Kretschmann, répond à l'appel. Mais la star de King Kong, c'est...King Kong. Marionnette dans les versions des années 30 et 70, le gorille géant devient là une créature entièrement virtuelle, dont la gestuelle et les mimiques sont donc assurées par Andy Sirkis. Si les prises de vue ont pu débuter avec une création encore sommaire, le design final donna du fil à retordre aux animateurs de Weta, notamment du point de vue de la pilosité -quand ce n'est pas Peter Jackson qui décide soudain de vieillir son "monstre"-. A l'arrivée, un prédateur qui s'humanise, dernier survivant d'une race éteinte. Une dimension dramatique dans la lignée de l'oeuvre originale, se distinguant de l'orientation du film de John Guillermin, où King Kong était littéralement un mâle en rut, couvant la blonde Jessica Lange de son regard lubrique.

"Chaque génération devrait avoir son King Kong" - Peter Jackson

Environ trois heures de films pour 210 Millions de Dollars de budget, il fallait au moins ça à Peter Jackson pour accomplir son rêve d'enfant. Et si Brian Singer n'a réalisé aucune scène de King Kong, d'autres images de la fameuse vidéo diffusée sur le net ne mentent pas : celle d'un Jackson amaigri et épuisé. Une épopée que l'on retrouve dans un Journal du Tournage, édité récemment en DVD. Sorti en France avec 3,6 millions d'entrées, les trois oscars récompensant le film (effets spéciaux, son, montage sonore) prouvent avant tout son statut de prouesse technique, notamment au niveau de l'animation de Kong, dont le paroxysme restera son combat furieux contre des tyrannosaures. Pour revoir ce spectacle chez soi dans les meilleurs conditions, deux éditions DVD sont prévues pour le 1er août.

Edition simple
Edition simple
A son oscarisé, son soigné, l'édition simple bénéficiera d'une piste anglaise et française surround 5.1, la double DVD limitée d'une anglaise Dolby Surround. L'image quand à elle respecte le format original, en 2.35:1. Si l'on ne peut encore juger de la qualité de l'ensemble, rappelons que l'édition Zone 1 (mars 2006), techniquement similaire, était jugée sans reproches. Espérerons que ces qualités traversent l'Atlantique.

Rayon bonus, les choses diffèrent. L'édition simple ne proposera qu'un module intitulé "New York City comme si vous y étiez" (1minute 05) -un documentaire sur la reconstitution de New York ?- et un mystérieux bonus caché dont rien n'est encore dévoilé (normal, il est caché).

Edition collector 2 DVD
Edition collector 2 DVD
La Double DVD limitée se montre par définition plus généreuse. Sur un disque, le film -les informations en notre possession ne font état cependant que d'une piste anglaise avec sous titres anglais et français...à confirmer-. Sur l'autre, une poignée de bonus. Une "introduction de Peter Jackson" (3 minutes 48), les "journaux de post-production" (151 minutes 30), accessibles par mois ou par thèmes, "Skull Island, une histoire naturelle" (17minutes) et "Kong's New York 1933" (28minutes 23). Entre trois et quatre heures de bonus donc, à première vue axés sur la genèse du film.

Enfin, les heureux possesseurs de PSP pourront regarder King Kong sur leurs écrans portatifs grâce à une version UMD. Celle-ci bénéficiera de pistes françaises et anglaises stéréos 2.0 et de sous titres anglais et français.

A présent, ne reste qu'à attendre août pour constater sur pièces.