8/10Iron Man 2

/ Critique - écrit par riffhifi, le 27/04/2010
Notre verdict : 8/10 - Pumping Iron (Fiche technique)

Tags : man iron stark film marvel tony armure

L'univers Marvel s'étend : ce deuxième épisode d'Iron Man sert d'amorce pour les autres adaptations à venir, les Vengeurs en tête. Dans les thèmes abordés, rien de bien neuf par rapport au précédent, mais la qualité d'exécution reste de premier ordre.

Il y a deux ans, Iron Man s'imposait comme un des plus beaux fleurons du genre super-héroïque, parvenant à introduire un personnage de l'écurie Marvel au grand public tout en fignolant un discours subtil sur le rapport de l'homme à sa propre dangerosité. Aujourd'hui, la suite réunit une bonne partie de l'équipe d'origine (deux changements notables : Don Cheadle remplace avantageusement Terrence Howard malgré leur maigre ressemblance, et John Debney compose la musique à
la place de Ramin Djawadi), avec la mission d'introduire de nouveaux personnages et de créer des ramifications vers les autres films de l'univers Marvel. Rien n'est impossible pour le réalisateur Jon Favreau, qui a amplement démontré qu'il savait jongler avec les contraintes du cinéma d'action sans se prostituer à ses codes...

Tony Stark (Robert Downey Jr.) a révélé au monde qu'il était Iron Man. Profitant de sa notoriété pour utiliser son armure à des fins pacificatrices, il a fait le tour du globe en flic autoproclamé, donnant des corrections aux affreux de tous poils. Après six mois de ce régime, il se retrouve confronté simultanément à trois problèmes destinés à se croiser. Premier problème : le gouvernement américain veut récupérer sa technologie pour l'exploiter à des fins militaires ; son principal concurrent Justin Hammer (Sam Rockwell) se frotte les mains. Deuxième problème : le réacteur qui le maintient en vie depuis sa captivité en Afghanistan a désormais tendance à l'intoxiquer, l'acheminant de plus en plus rapidement vers une mort douloureuse ; cette dégradation est décuplée par l'utilisation de l'armure, et il n'ose pas en faire part à ses amis James Rhodes (Cheadle) et Pepper Potts (Gwyneth Paltrow). Troisième problème : Ivan Vanko (Mickey Rourke), physicien russe grunge, se construit un armement similaire à celui de Stark en utilisant les travaux de son propre père ; animé d'un esprit de revanche quasi-nihiliste, il
compte bien donner une sévère fessée au wonder boy yankee.

Du premier opus, on retrouve le fond : la course à l'armement et à la technologie est montrée comme une escalade sans fin générant une coupable dépendance, l'arrogance américaine y est clairement stigmatisée, et Tony Stark est toujours le seul super-héros à se battre quasi-exclusivement contre ses propres créations... ou celles de son père (les relations filiales sont effleurées ici de façon rapide mais sensible). On retrouve également l'agréable mélange d'humour (parfois bien grivois pour un film familial) et de gravité (Stark apparaît incroyablement seul), ainsi que la solide galerie de personnages secondaires qui se voient efficacement développés (même le chauffeur Happy Hogan, incarné par Jon Favreau lui-même, investit davantage l'écran). Surenchère oblige, la perte de Jeff Bridges est compensée par l'arrivée de Mickey Rourke, Sam Rockwell et Scarlett Johansson, sans parler de la présence "cerise-sur-le-gâteau" de Samuel L. Jackson en Nick Fury badass à la tête d'un SHIELD de plus en plus actif. Cette prolifération de super-gens confère à Iron Man 2 un aspect résolument plus ‘comic book' que son prédécesseur, ce qui lui permet de servir de trait d'union explicite
vers les adaptations à venir : Les Vengeurs, bien entendu, mais également les unitaires Captain America, Nick Fury et Thor. Les spectateurs qui avaient apprécié le premier pour son côté quasi-crédible en seront pour leurs frais : cette fois, on est dans le too much qui dépote, on doute que les protagonistes puissent réellement survivre à ce qui leur arrive. Mais l'esprit n'est pas dénaturé pour autant, et le spectacle ne vire pas à la farce gorgée d'effets spéciaux ; on apprécie d'ailleurs le rythme intelligemment construit autour des dialogues, et non autour d'une succession de scènes d'action à la Michael Bay.

Les puristes regretteront peut-être que le personnage de Rourke soit un amalgame de la Dynamo Pourpre (Anton Vanko dans la BD) et de Whiplash (parfois traduit sous le nom de Blacklash), mais le parallélisme qui est tracé entre lui et Stark fonctionne de façon plutôt efficace. L'apparition de War Machine, alter ego surarmé d'Iron Man, consolera aisément les fanboys tout en achevant de convaincre le reste du public que les gens de Marvel Films savent décidément assurer un spectacle cinématographique cohérent et de qualité depuis qu'ils s'occupent eux-mêmes de leurs adaptations.