7.5/10Hot Fuzz

/ Critique - écrit par riffhifi, le 15/07/2007
Notre verdict : 7.5/10 - Hot ztuff (Fiche technique)

Tags : film hot fuzz cinema films wright edgar

Hot ztuff

Le trio britannique à l'origine de Shaun of the dead frappe à nouveau : Edgar Wright (scénariste-réalisateur), Simon Pegg (scénariste-interprète) et Nick Frost (interprète) s'attaquent cette fois au film policier à l'américaine, option buddy-movie arrosé de testostérone...

Nicholas Angel (Simon Pegg) est un flic parfait, aussi zélé qu'efficace. Tellement parfait d'ailleurs, que ses supérieurs décident de l'envoyer à la campagne pour qu'il cesse de leur faire de l'ombre. Parachuté dans un bled du fin fond de l'Angleterre, Nicholas désespère en constatant que le pire des délits du coin est de conduire en état d'ivresse... et que l'auteur de ce type d'infraction est son coéquipier Danny (Nick Frost) ! L'aventure se décidera-t-elle à montrer le bout de son nez ?

L'heure des côneries
L'heure des côneries
Dans un été qui s'annonce (c'est la tradition) riche en spectacles fastueux, américains et explosifs, Hot Fuzz pourrait bien être l'alternative rêvée à tous ces produits trop bien calibrés. Pour une fois, en lieu et place d'un film d'action saupoudré d'humour au rabais, on a un vrai film d'humour, généreusement garni de scènes d'action délicieusement parodiques.

« Vous avez commencé quand ? - Demain. - Et vous avez déjà arrêté tout le village ?! »

Le concept est innovant : le cliché éculé de comédie policière consisterait à présenter un héros maladroit ou benêt, qui ne remporte la victoire que par chance ou hasard ; ici, Nicholas est un flic hors pair, un Robocop humain dont le malheur est d'être tombé dans un lieu où ses talents ne servent à rien...

Sans en faire pour autant une formule, le tandem Pegg & Wright reprend ici les ingrédients du succès de Shaun of the dead : des éléments de parodie facilement identifiables (après les zombies, le flic de choc), mais appliqués à des personnages de chair et de sang, dont on a plaisir à suivre les tribulations car ils ne sont pas de simples pantins noyés dans un océan de gags. Le film n'oublie pas cependant de solliciter les zygomatiques, c'est même sa principale qualité : être capable de déployer sur deux heures un humour non-stop, efficace sans être lourd ni encombrant pour l'action, qui offre de son côté son lot de surprises.

Le rythme, dopé il est vrai par une réalisation ultra-énergique (Edgar Wright a déclaré que c'était « comme un épisode de Miss Marple filmé par Tony Scott ») et une bande originale bien secouée qui peuvent agacer, ne faiblit pas un seul instant du premier au dernier plan. Alors même qu'on pensait assister à une baisse de régime en cours de route, le dernier tiers du film se révèle le plus exaltant et le plus délirant, sans pour autant atténuer l'intérêt réel que l'on porte à l'intrigue.

Ajoutons au crédit du film un humour noir qui se révèle largement à la hauteur de celui de Shaun of the dead, une apparition en clin d'œil des trois semi-stars anglaises Bill Nighy, Steve Coogan et Martin Freeman, et surtout la présence inestimable de Timothy Dalton, qui cache redoutablement bien ses 63 ans derrière une élégante moustache.

Sans être d'une subtilité ou d'une originalité confondante, Hot Fuzz a l'immense mérite de procurer plus de rire et d'adrénaline que la plupart de ses compères américains huilés et ronflants : on souhaite à Simon Pegg, Edgar Wright et Nick Frost de continuer leur belle carrière, en s'éloignant à pas de loup de la parodie comme ils commencent déjà à le faire.