2/10L'honneur du dragon

/ Critique - écrit par weirdkorn, le 08/02/2006
Notre verdict : 2/10 - L'horreur du dragon (Fiche technique)

L'horreur du dragon

De quoi en pleurer, ni plus ni moins. Que tous les fans de Ong Bak et de Tony Jaa sortent leur mouchoir avec L'Honneur du dragon (Tom Yum Goong). Le deuxième film de la nouvelle star asiatique du cinéma de baston vient de sortir et c'est la grosse catastrophe. Pourtant, on ne peut rien reprocher à Tony Jaa si ce n'est d'avoir accepté de jouer dans cette nullité cinématographique. Le spécialiste du muay thaï se révèle toujours aussi impressionnant physiquement mais même cela ou la présence en caméo de Jackie Chan ne peut aider à relever le niveau d'un pur nanar.

Une bouse d'éléphant, c'est gros

Vous vous souvenez de l'histoire de Ong Bak ? Elle était nulle, ou au mieux très basique, on est d'accord ? Et bien figurez vous que le film pourrait concourir dans la catégorie meilleur scénario au festival de Cannes comparé à ce que l'on trouve dans l'Honneur du dragon.
Il était une fois un gentil éleveur d'éléphant, animal tout mignon tout gentil, qui pratiquait les arts martiaux. Pourquoi ? Sûrement comme ça, pour le fun de dire t'as vu je peux faire un flip arrière sur le dos de mon pachyderme. Toujours est-il qu'on ne rigole pas avec un mec qui patauge tout la journée dans la boue avec son meilleur ami et qu'il faut encore moins le lui voler et l'amener en Australie. Oui, on a beau être un paysan, on sait toujours prendre l'avion et retrouver du premier coup les vilains braconniers. On ne trompe pas facilement un éleveur d'éléphants, qui en plus a bonne mémoire ! Et il peut faire encore mieux, du genre les taper, les frapper, les battre, les cogner, les fracasser, les démolir, les brutaliser, les corriger et j'en passe. Il paraît même qu'il sait parler mais ça n'est qu'une légende urbaine. Bref, il se passe des trucs dont on se contrefiche éperdument tant les scènes de transition sont inexistantes et la pseudo intrigue qui en découle incompréhensible.

C'est pas la Jaa

« Oui mais les méchants s'en prennent bien plein la tête ? » Ah, une voix vient nous rappeler le but ultime du genre : la tatane. Malheureusement, le film déçoit également à ce niveau. Là où Ong Bak se révélait être un pur produit de démolition à base de coups portés avec les coudes, les genoux et tout ce qui se révélait pointu, l'honneur du dragon semble être avant tout conçu comme un cours pratique pour chiropracteur malintentionné. Les coups ne sont quasiment jamais réels et Tony Jaa préfère casser ou tordre tout ce qui lui passe sous la main. Les os, les articulations, les tendons, tout ça craque et croustille mais ne laisse jamais le même effet qu'un bon double coup de genoux dans la tête. On retiendra tout de même un superbe combat contre un spécialiste de la capoeira au milieu d'une maison en eau entourée par le feu (Dieu seul sait comment ils sont arrivés là). Niveau cascade et acrobatie, c'est encore une fois moins bon que le précédent faute à une réalisation fadasse (finis les ralentis) et à un manque de moyens ou d'envie (les casse-cous pas chers sont tous morts ?). On y retrouve notamment une des premières règles du nanar d'action : le saut en contre-plongée avec réception impeccable grâce à une jolie coupure bien visible. Quand même Tony Jaa fait cela, ce n'est pas bien sérieux...

Muay-baille

On sent une envie évidente de copier Ong Bak, les Jackie Chan, voire les productions Besson mais n'est pas réalisateur qui veut. Le film ressemble en fait à un mauvais jeu vidéo. C'est moche, les quelques effets spéciaux sont immondes, les effets de caméra horribles, la musique nulle et on passe d'un adversaire à un autre comme dans Tekken. Les personnages n'ont aucune profondeur et tous les acteurs jouent mal. Résultat, on s'ennuie grandement dans la première partie et on attend courageusement la fin dans la seconde. Même l'action n'est pas jouissive...

L'Honneur du dragon correspond en tout point à ce que l'on appelle communément un nanar. Le film n'a ni queue ni tête et semble n'avoir été pensé que pour revoir Tony Jaa dans de nouvelles prouesses physiques. Mais il y a un hic, l'acteur a beau être aussi fort que possible, s'il est mal filmé on ne verra qu'un type mal filmé.