Garden State
Cinéma / Critique - écrit par Vincent.L, le 20/04/2005 (Tags : film garden state braff zach films jardin
A la mort de sa mère, Andrew Largeman (Zach Braff) retourne dans sa ville natale pour assister aux funérailles...
A 3000 miles de Los Angeles où il mène une difficile carrière d'acteur, Andrew revient dans son New Jersey natal neuf ans après l'avoir quitté. L'enterrement terminé, le jeune homme de 24 ans retrouve ses amis d'enfance qui ont chacun fait leurs chemins. Certains s'en sont bien sortis, avec de la chance et de l'investissement, et d'autres vivent tout juste décemment de petits boulots sans avenir.
Passée une demi-heure de retrouvailles amicales fortes en anecdotes représentatives d'une jeunesse américaine sans illusions échappant à la monotonie du quotidien avec les soirées, le sexe et la drogue, le film entre dans son aspect le plus intense: la relation entre Andrew et Sam (Natalie Portman), une jeune femme particulièrement belle.
Dès la première scène entre les deux personnages, une formidable alchimie émotionnelle et mystérieuse voit le jour. La curiosité liée à la découverte de l'autre va rejoindre quelques réflexions et un complexe jeu de mensonge-vérité à la fois amusant et étrange. Le tout accompagné par une réalisation minutieuse teintée d'artifices visuels (tels les accelérations, les ralentis...) et par une musique indé du meilleur acabit, avec des artistes tels que Coldplay, Simon & Garfunkel, Nick Drake, Zero 7, Iron And Wine, The Shins ou encore Frou Frou, la justesse, le rêve et la poésie vont apparaître. L'amour va grandir, naturellement, tendrement, pour s'imposer comme une évidence essentielle et durable.
Sans oublier des pensées sociologiques avec la relation père-fils entre Andrew et son père Gideon Largeman (Ian Holm) ainsi que les problèmes familiaux de plusieurs protagonistes, le deuxième film écrit, joué et réalisé par Zach Braff nous emporte dans quatre jours de liberté où l'insouciance de l'enfance regagne une belle place.
Garden State est une oeuvre cinématographique dont la force réside dans l'atmosphère nostalgique qu'elle crée. Les images et les scènes qu'elle nous propose sont remplies de subtilité touchante d'où naît un avenir plein d'espoir.
Le public ne s'y est d'ailleurs pas trompé car le film a empoché 10 fois son coût: soit 26 millions de dollars de recette pour 2.5 millions de budget, réalisant ainsi la meilleure performance de 2004 pour une production indépendante aux Etats-Unis.